Les cours n’ont pas encore repris dans les universités et instituts supérieurs à travers le pays. Alors qu’on s’attendait à ce que la situation soit décantée au plus vite à la suite de la dernière réunion entre les membres du personnel de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) et la partie gouvernementale, voilà qu’on assiste à nouveau au durcissement de ton de la part des grévistes.
Actuellement, une vive controverse s’est installée dans les milieux universitaires quant à la levée de la grève décrétée depuis le 5 janvier dernier avec, pour principale revendication, l'amélioration des conditions salariales du personnel académique et administratif prestant dans les universités et instituts supérieurs. L’on retrouve ceux qui estiment que le moment est venu de lever cette grève eu égard aux résolutions ayant sanctionné les discussions engagées dernièrement entre les grévistes et les délégués du gouvernement. L’on rappelle que ces discussions ont abouti à la signature d’un accord entre le gouvernement et l’Intersyndicale des enseignants.
Cet accord prévoit notamment la tenue imminente de la Commission paritaire, l’inscription sur les listes de paie des enseignants non payés et l’alignement du personnel de l’ESU à l’ajustement du salaire de base. Considérant cette avancée significative dans la quête des solutions à la crise qui mine actuellement ce secteur, l’intersyndicale nationale de l’ESU a décidé, le 7 février, de suspendre la grève dans tous les établissements universitaires sur toute l’étendue du pays.
Elle a nuancé cependant en ajoutant qu’en cas de non-respect des promesses des accords qui seront signés entre les parties prenantes, les membres du personnel de l’ESU (professeurs, chefs de travaux, assistants, administratifs et ouvriers) se réserveront le droit de reprendre la grève.
Cette décision de l’intersyndicale de suspendre la grève ne fait cependant pas l’unanimité dans les milieux universitaires où certaines langues récusent la procédure ayant abouti à la signature de l’accord entre le gouvernement et l’intersyndicale des enseignants. Car, argumente-t-on, « les négociations avec la partie gouvernementale n’ont pas été menées dans la transparence et la décision suspendant la grève a été prise sans que la base ne soit consultée ».
Le Syndicat des chefs de travaux et assistants de la République démocratique du Congo, coordination locale de l'ISP Mbanza Ngungu, a même qualifié le compromis trouvé entre les parties de fantaisiste et d’irréaliste. Eu égard à cet état de choses, certaines universités et instituts supérieurs ont décidé de boycotter le mot d’ordre décrété par l’Intersyndicale et de durcir leur mouvement de grève. Rappelons qu'au cours des pourparlers antérieurs, le gouvernement s'etait engagé à améliorer les conditions de vie et de travail des professeurs. Des promesses qui sont restées lettre morte à ce jour.