La Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) a rendu visite, le 1er mars, au député honoraire Bakatsuraki Kavusa Semeyi, au centre hospitalier où il est interné. Elle a déclaré l’avoir trouvé dans un état très critique et plaide pour son évacuation à l’étranger, où il pourra bénéficier des soins de santé appropriés.
Le député honoraire, Bakatsuraki Kavusa Semeyi, selon la FBCP, avait été condamné par la Haute cour militaire à dix ans de prison ferme pour violations des consignes, en rapport avec le meurtre de l’administrateur du centre médical Vijana, situé dans la commune de Lingwala, à Kinshasa. Pour cette association, c’était l’ancien ministre provincial de la Sécurité, Dolly Makambo, qui était présenté comme le principal commanditaire du décès déploré, parce qu’il avait envoyé en ce lieu son garde du corps, qui avait commis ce forfait. Selon la FBCP, la responsabilité du député honoraire Bakatsuraki ne semble donc pas être prouvée jusqu’à ce jour dans cette affaire.
Cette organisation de défense des droits de l'homme rappelle que le député honoraire est allé en pourvoi devant la Cour de cassation où le dossier est fixé sous RP 1302, depuis plusieurs mois. Elle fait également savoir que faisant suite à ce recours, le premier président de la Cour de cassation avait attribué, il y a de cela sept mois, à un rapporteur. Mais, compte tenu de l’état de santé très précaire du détenu, la FBCP a dit estimer urgent et nécessaire d’aller rencontrer le conseiller en question dans son bureau de travail, sis dans le bâtiment de l’Inspectorat des services judiciaires, dans la commune de Gombe. Ce qu’elle a fait à quatre reprises depuis le mois de janvier, indiquant que la personne rencontrée l’avait rassurée que tout était prêt.
La FBCP se dit surprise et étonnée que lors de la dernière rencontre en février avec ledit conseiller, une autre version a été donnée en ces termes : « Si vous continuez à mettre la pression sur moi pour ce dossier, je vais tout arrêter et retourner le dossier, de nouveau, chez le premier président de la Cour de cassation pour être attribué à un autre magistrat de son choix ».
En réaction, elle affirme avoir rappelé à ce magistrat sa souveraineté dans sa décision, tout en le rassurant que l’organisation n’était pas en train de faire pression sur lui. « Mais, plutôt, nous sollicitions de lui le bénéfice de l’urgence dans l’examen de ce dossier, et ce, compte tenu de l’état de santé, dégradant chaque jour, et chaque nuit, du député honoraire », a souligné la FBCP. Tout en condamnant ce genre de propos dans le chef de ce magistrat, l'organisation sollicite la mansuétude du premier président de la Cour de cassation pour interpeller utilement ce magistrat afin de respecter le droit reconnu à une personne malade. Pour elle, la justice et ce droit consistent à lui permettre de se faire soigner.