Artiste pluridisciplinaire, Leslynna Bery nous partage sa vision sur la journée du 8 mars et son apport dans la lutte féminine. Entretien.
Les Dépêches du Bassin du Congo (LDBC.) : Qui est Leslynna Berry
Leslynna Bery (L.B.) : Je suis artiste comédienne, conteuse, metteure en scène. Vous me demanderez sûrement pourquoi toutes ces casquettes pour une seule personne ? Je vous répondrai tout simplement que j’ai de la volonté et de la capacité à pouvoir embrasser différentes branches artistiques. Je suis mère de trois enfants aujourd’hui et je vis en couple avec mon conjoint qui m’aide beaucoup à m’épanouir dans mon milieu artistique, sans trop d’interdits et de restrictions.
LDBC. : Dans quelques jours, les femmes à travers le monde vont célébrer la journée du 8 mars. Que représente cette journée pour vous ?
L.B. : Le 8 mars représente pour moi le combat pour les droits des femmes : droit à l’émancipation, droit à l’éducation, droit à la revendication de ses droits et droit à l’égalité. Je suis autrice, réalisatrice et metteure en scène, un droit ou un métier qui a été longtemps réservé aux hommes au cours des siècles précédents. Pour moi, c’est une journée exceptionnelle où l’homme considère que la femme est son égal et non le sexe faible…
LDBC. : Quel est votre apport en tant qu’artiste et promotrice culturelle dans cette lutte pour l’émancipation de la femme et de la jeune fille ?
L.B. : Je dirai que j’apporte beaucoup en tant que promotrice culturelle, j’innove et je crée des projets pour une visibilité féminine. Les femmes ont encore beaucoup à dire et surtout beaucoup à revendiquer. Dans l’association Minawa’arts que j’ai créée depuis 2017, je donne l’opportunité aux femmes de s’exprimer dans l’art dans différents domaines, et par le conte je montre aux femmes qu’il n’y a aucun métier qui ne puisse leur être accessible.
LDBC. : Beaucoup pensent que lorsqu’une femme commence à prendre à cœur la question de la parité ou de l’émancipation, c’est qu’elle a des problèmes avec son époux. Qu’en dites-vous ?
L.B. : Je dirai non car mon conjoint est le plus compréhensible, le plus ouvert et attentif des hommes. Mais quelque part, ce n’est pas aussi faux car les femmes qui revendiquent l’émancipation sont caractérielles et très difficiles à cerner et très souvent mal comprises par leur manière d’exprimer leur point de vue ou de mettre à nu des injustices. Et il faut remarquer que ce sont souvent des femmes solitaires qui sont attachées à leur conviction et à les faire valoir à la face du monde. Peu d’hommes l’acceptent parce qu’ils ont l’impression de perdre leur rôle de macho.
LDBC. : Un dernier mot ?
L.B. : Je demanderai aux Congolaises d’arrêter avec ce méli-mélo qui fait que la journée des droits de la femme soit transformée en journée du pagne de fête et de boisson à gogo. Je dis non. cela doit être une journée de réflexion et de nouvelles idées créatives pour arrêter les maux qui pullulent dans notre société. Faisons des choses utiles !