La campagne de dépistage du cancer a été annoncée par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, le Dr Jean-Jacques Mbungani, lors de son adresse à l'occasion de la célébration, le 4 mars, de la Journée mondiale de sensibilisation sur le papillomavirus humain. Elle s'inscrit dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, conformément à la vision du président de la République, Félix Tshisekedi.
''En ce mois de mars dédié à la femme, le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention, en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers évoluant dans la lutte contre le cancer, s’engage à organiser une campagne de dépistage de masse du cancer du col de l’utérus chez au moins cinq mille femmes, à assurer le traitement médical, chirurgical et la radiothérapie des cas qui seront diagnostiqués'', a indiqué le ministre Jean-Jacques Mbungani.
Cette campagne, a-t-il fait savoir, permettra non seulement le dépistage du cancer du col de l’utérus mais aussi le phénotypage des papillomavirus prévalents afin de commander dans les jours à venir le vaccin correspondant et lutter efficacement contre cette maladie. A l'en croire, les infections à papillomavirus humain sont sexuellement transmissibles, asymptomatiques et à l’origine de plusieurs maladies allant des simples condylomes à plusieurs types de cancers, notamment le cancer du col de l’utérus ; de la vulve, l’orifice du rectum, l’appareil génital masculin, de la sphère oropharyngée et des lésions précancéreuses de haut grade. Il en existe plus de deux cents serotypes connus à ce jour dont neuf sont à haut risque oncogène.
Ces virus, a poursuivi le ministre de la Santé, sont responsables de presque 100% du cancer du col de l’utérus. Dans le monde, ce cancer occupe le 4e rang chez la femme en termes de prévalence. En République démocratique du Congo (RDC), il vient en première position de tous les cancers confondus. Pour Jean-Jacques Mbungani, cette différence se justifie par l’introduction systématique des vaccins contre les papillomavirus humains dans les pays développés chez les jeunes filles et garçons avant l’âge de l’activité sexuelle active, soit entre 11 et 14 ans. ''Ceci a permis à ces pays développés de fixer une nouvelle cible, celle de l’éradication du cancer du col de l’utérus d’ici 2030'', a-t-il relevé.
Des stratégies de lutte
Bien que le cancer du col de l'utérus occupe la première place de tous les cancers en RDC, le ministre de la Santé a indiqué qu'il reste celui qui est facilement évitable, dépistable. ''Diagnostiqué tôt, la prise en charge n’est pas complexe'', a-t-il indiqué. S'alignant sur les recommandations sanitaires internationales, le patron de la Santé en RDC fournit des efforts pour lutter contre ce fléau.
Il y a lieu de citer les esquisses de travaux conjoints entre le Centre national de lutte contre le cancer et le Programme élargi de vaccination initiés pour l’introduction du vaccin contre le HPV en RDC. Le Centre national de lutte contre le cancer s’active à mettre en place un programme régulier et pérenne de dépistage du cancer du col de l’utérus. Notons que plusieurs commandes de médicaments anticancéreux et autres solutions thérapeutiques sont passées par le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention en vue d’assurer un approvisionnement ininterrompu.