Dans une interview exclusive accordée aux Dépêches du Bassin du Congo, à l’occasion de la Journée internationale de la femme juge, le 12 mars dernier à Brazzaville, Me Larissa Théodora Nti-M’pouabou, s’adressant aux femmes juges congolaises, en particulier, et africaines, en général, s’est exprimée sur ses aspirations en matière des droits des femmes. Entretien.
Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C) : Pourquoi avez-vous choisi la pratique du droit comme carrière ?
Théodora Nti-M’pouabou (L.T.N.M) : Depuis toute petite, je caressais le rêve de devenir tenant du barreau. Au fil du temps, j’ai finalement préféré devenir notaire. Et c’est devenu ma profession.
L.D.B.C : Votre métier vous permet-il de défendre les droits des femmes ?
L.T.N.M : Bien sûr ! Dans l’exercice de mes fonctions, j’ai, par exemple, le devoir de liquider les successions. Selon l’article 484 du code de la famille congolaise, une conjointe survivante, mariée sous le régime de la communauté des biens, après liquidation, a la possibilité de recueillir de la succession le quart de l’usufruit des biens. A titre d'exemple, la famille d'un défunt mari avait un contentieux avec la veuve et comptait la chasser du toit familial. En ma qualité de juge de paix et prévention, j'ai aidé les deux parties à régler le litige à l’amiable.
L.D.B.C : Pensez-vous que les droits des Congolaises sont suffisamment respectés ?
L.T.N.M : Oui, je pense que le ministère en charge de la femme fait le nécessaire pour faire connaître ces droits et les faire respecter. Et surtout, il faudrait que nous, praticiennes du droit, mentions au créneau en vue d’aider à la sensibilisation des droits du genre féminin congolais.
L.D.B.C : D’autres initiatives doivent-elles être prises pour mieux défendre les droits de la Congolaise ?
L.T.N.M : Les lois sont votées au Parlement. Cette question devrait être traitée et observée par les autorités compétentes avec l’œil vigilant du corps judicaire.
L.D.B.C : A l’occasion de la Journée internationale de la femme juge, quel a été votre message à l’endroit de l'Africaine ?
L.T.N.M : Il faudrait poursuivre le combat en faveur des droits des femmes sur les plans économique, sociétal, politique et culturel. Car seule la lutte libère. Abandonnons nos vieilles coutumes. Disons que l’avenir appartient à la femme africaine, en général, et congolaise, en particulier. Je souhaite tout le meilleur à la femme juge. Qu’elle continue à faire honneur aux femmes et à défendre leurs droits, surtout les violences qui leur sont faites.
L.D.B.C : Un dernier mot ?
LTNM : J’ajouterai que chaque action, chaque discussion permet d’apporter de la force à la cause des droits de la femme. D’où, il faut faire entendre notre voix. Qu'il s'agisse de discuter avec nos amis, nos familles respectives ou de rejoindre une organisation de plaidoyer, la meilleure façon de défendre une cause est de s'exprimer.