Agence nationale des renseignements : Jean-Claude Katende dénonce le retour de mauvaises pratiques

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Mardi, Mars 15, 2022 - 16:57

Dans la dernière de ses pages d’opinions libres publiée le 15 mars, le président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), Me Jean-Claude Katende,  regrette le retour de mauvaises pratiques à l’Agence nationale des renseignements (ANR). Il rappele que l’arrivée au pouvoir du président Tshisekedi avait suscité de l'espoir pour tous les Congolais, surtout la communauté des défenseurs des droits humains.

Le président de l’Asadho rappelle  que sous le président Joseph Kabila, l'ANR a été un véritable outil de répression de toute personne qui s’opposait au régime en place.  « Les agents de l’ANR enlevaient qui ils voulaient, le gardaient au secret autant de temps que cela leur plaisait. Il y a eu des personnes qui ont été gardées au cachot de l’ANR pendant plusieurs années sans que les membres de leurs familles ne soient informés et sans accès à un avocat », a indiqué Me Jean-Claude Katende. Il a relevé que tout cela se faisait en violation de la Constitution et des lois de la République si bien que plusieurs Congolais ont été victimes de la répression systématique de la part de l’ANR et certains gardent encore des séquelles graves.

 A la Suite de la prise du pouvoir par Félix-Antoine Tshisekedi, relève le président de l'Asadho, tout le monde avait pensé que les choses allaient changer fondamentalement. « Les mesures prises pour humaniser cette agence ont été saluées et encouragées », a-t-il fait savoir. Mais « le constat fait par nous est regrettable : les mauvaises pratiques décriées à l’époque refont surface », poursuit-il, soutenant que ces pratiques sont totalement incompatibles avec l’Etat de droit que tous les Congolais désirent. « A ce jour, plusieurs personnes ont été enlevées par les agents de l’ANR et gardées au secret. Sans possibilité d’entrer en contact avec les membres de famille ni d’accéder au service d’un avocat. La pratique de refuser aux avocats d’assister leurs clients devant les services de sécurité est contraire à la Constitution qui dispose que toute personne a le droit de se défendre elle-même ou de se faire assister d’un défenseur de son choix et ce, à tous les niveaux de la procédure pénale, y compris l’enquête policière et l’instruction pré juridictionnelle. Elle peut se faire assister également devant les services de sécurité », a-t-il souligné, s’appuyant sur l’article 19 de la Constitution.

Me Jean-Claude Katende affirme avoir reçu, la semaine en cours, certaines familles (femmes, enfants, frères et sœurs) en détresse extrême du fait qu’elles ne savaient pas où se trouvaient leurs proches enlevés par des inconnus. « Pensez à ces enfants qui ont vu leur père partir au travail le matin, mais ne pouvaient pas le revoir le soir.  Certains croyaient même que les bandits les auraient enlevés et tués.  C’est après plusieurs recherches que nous les avons localisés à l’ANR/UZB », a indiqué ce juriste.

Dénonçant avec ces pratiques, il en appelle directement au président Félix-Antoine Tshisekedi car c'est de lui que dépend l’ANR. « Qu’il lui plaise de prendre des mesures pour que les Congolais arrêtés par l’ANR jouissent de leurs droits constitutionnels, notamment d’informer les membres de leurs familles sur leur statut et les lieux où ils sont détenus. Sans oublier le droit de recevoir de la visite et d’avoir accès aux services des avocats », a-t-il insisté.

Le président de l’Asadho dit, par ailleurs, ne pas être contre l’interpellation de telle ou telle personne. Mais, plutôt, contre la violation des droits des citoyens dont l’ANR se rend coupable depuis un certain temps. « Ces mauvaises pratiques de l’ANR nous inquiètent au plus haut point, surtout que nous nous approchons des élections générales. Depuis plusieurs années, particulièrement de 2015 à 2018, les Congolais se sont battus, et d’autres ont été tués pour que les choses changent dans le sens du respect des droits humains et de la démocratie.  Leur sacrifice ne devrait pas être vain », a estimé Jean-Claude Katende, notant qu’aucun Congolais ne peut comprendre le silence du président de la République face à ces mauvaises pratiques.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Me Jean-Claude Katende lors d'une activité à Kinshasa
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