Comme un feu de braises, la ferveur du 8 mars s'est bien vite éteinte. Bien que la fièvre de la fête soit retombée, la lutte quant à elle est pérenne dans le temps et, pour certaines, il s'agit parfois d'une question de survie au jour le jour...
Une semaine après la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, à l'image de la célébration de la Saint-Sylvestre ou de l'indémontable fête de Noël, le feu des festivités du 8 mars s'est bien vite éteint pour laisser place à la routine du quotidien. Au Congo-Brazzaville, le public n'aura pas retiré grand-chose de cette célébration quand bien même toutes les communications faites sur le sujet ne sauraient suffire à contenir les élans et pratiques dévastateurs que subissent les femmes aux quatre coins du monde.
En effet, les rapports d'ONU-Femmes révèlent qu'en 2020, 736 millions de femmes dans le monde ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles pour un ratio d'environ une femme sur trois. Dans ce même rapport, il est énoncé que 81 000 femmes ont été privées de leur souffle de vie dont près de la moitié s'est vue ainsi livrer à la mort dans le cadre du foyer conjugal.
Si les chiffres sont ici alarmants, ils ne prennent pas en compte les cas de harcèlement sexuel, ni les cas liés aux violences de guerre qui sévissent particulièrement à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis plus de deux décennies. La lumière étant exclusivement portée à l'heure actuelle sur le conflit occidental, le Dr Denis Mukwege, le gynécologue qui " répare les femmes " considère comme invisibles et muettes les exactions commises dans l'Est de la RDC, le pays qui lui a donné le jour et qui sombre dans une épaisse et interminable nuit.
C'est dans cette optique que le documentaire " L'empire du silence ", réalisé par le Belge Thierry Michel, a été diffusé en avant-première à Paris, le 12 mars 2022, porté en étendard par le Dr Mukwege qui, dans une interview accordée à nos confrères de France 24, a déclaré que " s' il y a la volonté politique, les moyens, on peut les trouver ", ceci dans le but de mettre fin aux atrocités commises en plein coeur de l'Afrique.
En cette semaine, précisément en la journée du 15 mars, date consacrée à la célébration de la Journée mondiale du travail social, il sied de mettre en avant et d'honorer l'engagement de personnes qui, à l'image du Dr Denis Mukwege, consacrent leur vie et leur énergie à réparer autant que faire se peut la femme et le monde.