« La tactique consiste à savoir ce qu’il faut faire quand il y a quelque chose à faire, la stratégie consiste à savoir faire ce qu’il faut faire quand il n’y a plus rien à faire ». Cela pourrait être le traité de philosophie de passionnés d’échecs, comme Sébastien, à Pointe-Noire.
Chaque mercredi soir à partir de 19 h, ils sont une douzaine de joueurs de jeu d’échecs à s’affronter au bar-tapas Le Comptoir, dans le centre-ville de Pointe Noire. Sébastien, originaire de la Rochelle, ville côtière du sud-ouest de la France, est l’un de ces fidèles habitués du mercredi soir. Pour Bizounours, surnom attribué à Sébastien en référence aux célèbres ours en peluche américains commercialisés dans les années 1980, ce qui témoigne de la profonde gentillesse de ce Rochelais, il n’est plus question de gentillesse à l’heure de s’installer devant l’échiquier, un seul objectif : faire tomber le roi ou, si vous préférez, faire échec et mat, et pour ça il faut être fin stratège et tueur dans l’âme. Pour vaincre : un roi, une reine, deux tours, deux fous, deux cavaliers et huit pions ! Voilà l’armée qu’il convient de déployer sur un plateau, appelé aussi tablier, de soixante-quatre cases pour vaincre l’adversaire.
Moins populaire en République du Congo que le jeu de Dames, les échecs jouissent depuis la nuit des temps d’un prestige particulier dans le monde. Autrefois baptisé « le jeu des rois », il est devenu, grâce à sa notoriété galopante, « le roi des jeux ». A propos de ce véritable jeu de stratégie, de tactique et de psychologie, le Russe Xavier Tartakover dira : « La tactique consiste à savoir ce qu’il faut faire quand il y a quelque chose à faire, la stratégie consiste à savoir faire ce qu’il faut faire quand il n’y a plus rien à faire ». Si l’Autrichien Wilheim Steinz, premier champion du monde en 1886 a laissé sa couronne à l’actuel champion en titre, le Norvégien Marius Carlsen, des joueurs comme l’Américain Bobby Fisher ou le Russe Gary Gasparov ont largement contribué à médiatiser ce jeu qui aura également inspiré des oeuvres littéraires, à l’image du livre de Stephan Sweig « Le joueur d’échecs » adapté également en bande dessinée, ou des œuvres cinématographiques comme « Le Prodige » réalisé par Edward Zwick.
Installé à Pointe-Noire depuis 2013, Sébastien, qui fêtera ses 36 ans le 24 mars, entretient d’innombrables passions comme le rétrogaming, la voile, l’ULM et cultive le goût du « Roi des jeux », que ce soit au Comptoir ou sur son Computer. Sa spécialité : le Blitz ! Une partie d’échecs qui se joue en trois ou cinq minutes et qui lui offre d’agréables moments de batailles intensives de l’esprit en marge de son travail d’officer chez Promar Shipping Services S.A. Chaque mercredi soir, vous pouvez donc rejoindre Sébastien et le club d’échecs au Comptoir mais attention « Il n’y a pas de sport plus violent que les échecs », disait Gary Kasparov !