Dans une tribune publiée le 18 mars, Moïse Moni Della pense que « pour dissiper la tension et la pression qui deviennent grandissantes au fil des jours entre ceux qui veulent à tout prix conserver le pouvoir et ceux qui veulent à tout prix le conquérir, il faut à tout prix l'organisation des élections libres, transparentes, démocratiques et inclusives ».
Réagissant à l’actualité, particulièrement à la situation liée à la santé du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, Moïse Moni Della Idi relève le risque, pour le pays, de sombrer dans les troubles multiformes. Il indique, en effet, que « souhaiter la mort de Tshisekedi est antipathique ». Tout en rappelant qu'il a été un opposant radical au régime de Mobutu, il se souvient des traitements inhumains et dégradants (enlèvement, bannissement, prison, torture, exil...) subis à l'époque.
Pour lui, il s'opposait beaucoup plus au système du régime de Mobutu qu'à sa personne. « Étant musulman, le Coran nous renseigne que Kuli nafsi zalika til mayiti. Ce qui veut dire que toute âme goûtera à la mort. Alors, à quoi bon de se réjouir de la mort de quelqu’un comme si on va rester éternel sur cette terre des hommes? », s’est demandé ce politique congolais. Il voulait à tout prix le départ de Mobutu du pouvoir mais qu’il puisse vivre la démocratie et le progrès social prônés par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). « Je voulais que Mobutu puisse être témoin de la réparation de sa destruction méchante du pays par les forces du changement incarnées par Etienne Tshisekedi », a-t-il souligné.
Le président de la République n’est pas un citoyen lambda
Relevant que le voyage du président de la République à Bruxelles a fait couler beaucoup d’encre et de salive, Moïse Moni Della a souligné que le chef de l’Etat a droit à une vie privée, peut tomber malade, mourir,... car c’est la loi de la nature. Mais, a-t-il insisté, l'on ne doit pas oublier que le président de la République n’est pas un citoyen lambda. « D’aucuns diront que le président n’a pas de vie privée. La maladie du président Pompidou, de Mitterrand et même de Jacques Chirac avait défrayé la chronique en France. Quand le président tousse, le pays s'enrhume. Le président de la République incarne la nation. Il est tout à fait normal que les gens s’y intéressent et spéculent surtout lorsqu’il y a carence de communication de la part de ses services. La communication présidentielle doit être à la hauteur des enjeux. On a constaté malheureusement une communication calamiteuse, balbutieuse, tâtonnante, contradictoire qui, au lieu de rassurer et calmer les esprits, n’a fait que susciter les doutes », a fait constater ce co-fondateur de l’UDPS.
Moïse Moni Della a rappelé que les communicateurs de la présidence et alliés ont commencé par nier une évidence, avant de parler d’un contrôle de routine. Après, s’est-t-il souvenu, c’était à l’ambassadeur de la RDC en Belgique d’entretenir encore le cafouillage communicationnel en déclarant que le président avait subi une opération de la hernie discale, avant de se rétracter le lendemain.
Les leçons à tirer de la cacophonie médiatique de la présidence de la République sont pour lui l’omerta des détenteurs du pouvoir pour cacher les secrets soi-disant d'État. Une bonne communication, estime-t-il, permet de dissiper le malentendu. Moni Della a également retenu qu’on sert un chef avec la vérité et non par le mensonge ; seul Dieu sait tout. La RDC a besoin des gens qui font la politique de conscience et non des conciences, moins encore de convenance, que le corps humain est très faible et que la vie ne tenant qu'à un fil, les Congolais doivent œuvrer pour humaniser la politique car elle est très cruelle.