Les violences scolaires, qui se sont multipliées ces derniers jours à Brazzaville, ont conduit certains élèves à la maison d’arrêt et à l’hôpital. La période de vacances qui approche devrait permettre aux pouvoirs publics et aux parents d’élèves de réfléchir sur des mesures pouvant juguler ce phénomène à la rentrée prochaine.
Le mois de mai qui vient de s’écouler a été très agité dans quelques établissements scolaires de Brazzaville du fait des rivalités entre les lycées d’enseignement technique et général qui accroissent les violences en milieu scolaire. Le 19 mai, au lycée Lumumba, un élève du lycée technique a été agressé pour être passé près de cet établissement. L’agresseur ayant été identifié, le proviseur l’a retenu dans son bureau en attendant l’intervention de la police. A l’arrivée des forces de l’ordre, les échauffourées ont éclaté entre élèves et policiers : lapidation d’un côté, utilisation des grenades lacrymogènes de l’autre.
En conséquence, près d’une vingtaine d’élèves a été interpelée dont une dizaine présentée devant le procureur. Finalement, ils ont été transférés à la maison d’arrêt, écroués par le juge des enfants et le 4e cabinet d’instruction près le Tribunal de Grande instance de Brazzaville. Motifs : destruction de biens immobiliers et tentative d'incendie volontaire.
Notre confrère, le journal ‘’Troubadour’’, a publié la liste des élèves concernés :
1- Banzouzi Nzahou (18 ans, élève en classe de 1ère D) ;
2- Kelena Steven (18 ans, élève en classe de 2nde A4) ;
3- Ndzaba Jean (17 ans, élève en classe de 2nde C) ;
4- Nsana Meirari (18 ans, 1èreA) ;
5- Pomba Ntsieke (18, ans 2nde C) ;
6- Nkounka Jérémie (19 ans, 2nde C) ;
7- Massamba Sidi (17 ans, 1ère D) ;
8- Mbemba Caleb (22 ans, 1èreA) ;
9- Nkouka Kemul (19 ans, 2nde A) ;
10- Nganga Grâce 21 ans, 1ère D).
Par ailleurs, le lycée technique 1er-mai n’a pas été épargné par cette vague de violences. Le 1er juin, des bagarres y ont éclaté entre élèves. Une vingtaine d’entre eux a été placée en observation médicale par la sécurité civile, d’autres en garde à vue à la gendarmerie et à la police. Les jours de cours, les unités de police y sont déployées pour éviter que l’ordre public ne soit troublé et permettre que l’apprentissage se fasse dans le calme.
Initiatives de prévention
Les violences répétitives en milieu scolaire à Brazzaville ne datent pas d’aujourd’hui. Pour les prévenir, notamment au complexe A.A Neto qui abrite deux lycées, un collège et une école primaire, un poste de police a été érigé, après avoir enregistré deux cas de décès l’année dernière. Le ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, Jean Luc Mouthou, et celui de la Sécurité et de l’Ordre public, Raymond Zéphirin Mboulou, ont rendu ce poste opérationnel le 13 décembre dernier.
L’érection de ce poste de police a été un soulagement tant pour les autorités locales, les parents d’élèves, les équipes pédagogiques que pour les élèves eux-mêmes. Depuis lors, on ne parle plus de violences dans cet établissement comme avant.
Pour le ministre de la Sécurité et de l’Ordre public, Raymond Zéphirin Mboulou, l’installation des postes de police ne devrait pas uniquement se limiter au complexe A.A Neto. L’initiative devrait être élargie à d’autres établissements de sorte que les élèves apprennent dans les meilleures conditions et anticipent les violences en milieu scolaire. Il faut sans nul doute des moyens conséquents pour y parvenir. Tout devrait être mis en œuvre pour que l’année prochaine soit moins violente dans les écoles.