Mariée et mère de trois enfants, Raïssa Angonga Okaba –Nzele est médecin dentiste et militaire. Après plusieurs années d’études sanctionnées par un doctorat en stomatologie, elle est rentrée au Congo, très jeune et prête à démarrer sa carrière professionnelle qui s’est combinée quelques mois plus tard avec son intégration dans les Forces armées congolaises (FAC). Actuellement, elle est médecin colonel stomatologue en service à l’hôpital centrale des armées Pierre-Mobengo.
La première vocation de Raïssa Angonga était de devenir dentiste. Elle avait pour inspiration son oncle qui exerçait ce métier noble à l’Hôpital général de Brazzaville. « j’ai été motivée par mon père, ma mère ainsi que mon ancien patron pour pouvoir intégrer l’armée. En tant que chrétienne, je crois à la volonté de Dieu que c’était réellement ma voie », explique-t-elle sur le choix de ses professions.
Si la médecine et l’armée sont des métiers nobles parce que la vie est sacrée, sauver des vies l’est d’autant plus que soigner et guérir des malades. Dans son cas, « il s’agit de redonner le sourire à celui qui l’avait perdu à cause d’une atroce douleur. Il n’y a rien de plus satisfaisant », renchérit-elle sourire aux lèvres. On comprend par-là que servir sous le drapeau et honorer le serment d’Hippocrate sont tous les deux un engagement patriotique. Cela représente également l’attitude que doit posséder une femme occupant ce rang et ce grade de médecin colonel. Celle de « femme officier supérieur, docteur mais femme avant tout, responsable, disponible, toujours prête à servir, autoritaire, exigeante, courageuse et vaillante héroïne », explique Raïssa
Par ailleurs, elle sait faire la part des choses entre sa vie de famille, son travail à l’hôpital, dans le camp militaire ainsi que ses rapports avec ses patients et ses collègues. La ponctualité, une discipline qui lui a été inculquée par son supérieur au début de sa prise de fonction est devenue une habitude sans contrainte pour elle. Tous les jours, elle se rend à son lieu de service à 7h et, il lui faut juste quelques minutes pour se transformer en professionnelle de santé, arborant une blouse blanche, pour revoir les premiers patients qu’elle doit consulter ou soigner. « Les patients sont accueillis et traités avec respect et dans la dignité la plus absolue. Comme dans tous les corps des FAC, nous assistons obligatoirement au rassemblement régimentaire et à la montée des couleurs. Les directives sont données et les consignes se passent. Le respect reste de mise avec les supérieurs, la cohésion et l’entraide entre collègues, Mais je reste avant tout une femme, une épouse et une mère », raconte-t-elle
Néanmoins, en dehors de Brazzaville et Pointe, deux grandes villes du Congo, Raïssa Angonga regrette le manque de médecins dentistes dans les coins reculés du pays. A en croire ses propos, « dans les zones rurales, le manque de professionnels dans l’art dentaire est assez criard, si bien que la population fait recours a la médecine traditionnelle, plutôt palliative sans pouvoir bénéficier des soins visant à restaurer les dents cariées et à soigner certaines pathologies buccales ». Une façon pour elle de lancer un message à l’Etat congolais de procéder davantage dans la formation des dentistes pour pouvoir pallier cette problématique.
Raïssa Angonga encourage toutes ces femmes qui hésitent à se lancer dans le domaine de la stomatologie. « Ayez la vocation, l’amour du prochain et de la patrie. Soyez loyales, déterminées, disponibles, assidues, méticuleuses et courageuses », lance-t-elle.
Si à cause des habitudes alimentaires les problèmes dentaires continuent à prendre de l’ampleur et gagner du terrain, la population congolaise doit prendre conscience en s’informant, pour consommer les aliments peu cariogènes, ainsi qu’observer une hygiène bucco-dentaire irréprochable