Le mouvement de grève déclenché le 7 novembre par les agents de l’hôpital général de Loandjili (HGL) qui réclament, entre autres, le paiement de 18 mois d’arriérés de salaires, a été levée à l’issu d’une rencontre avec le ministre de la santé et de la population, Gibert Moukoki, qui les a réuni avec la direction générale le 8 novembre dans la salle polyvalente dudit hôpital.
En effet, crée en 2004, l’hôpital général de Loandjili, hôpital de 3e niveau de la référence dans la pyramide du système de santé du Congo, est confronté depuis 2016 à un problème d’arriérés de salaires souvent à l’origine des grèves récurrentes qui mettent à mal les populations. Le mouvement de grève observée le 7 novembre fait suite à une assemblée générale tenue le 28 octobre par ses agents. Ceux-ci réclament entre autres : le règlement de 18 mois d’arriérés de salaires et le paiement des mois de septembre et octobre de l’année en cours.
Informé de cette situation de grève, Gibert Moukoki est allé à la rencontre de l’administration et des agents de cet hôpital en vue d’échanger et trouver ensemble des solutions. Ces échanges, a indiqué le ministre, ont été précédées d’une réunion avec les autorités locales, la direction générale de l’hôpital général de Loandjili, l’intersyndicale et les représentants des banques ayant en charge le paiement des salaires des agents de l’hôpital, pour lui permettre de s’enquérir de la situation. Abordant le point crucial relatif aux arriérés de salaires, au cours de la rencontre avec l’administration et les agents de l’hôpital, Gilbert Moukoki a indiqué que cette question est du ressort du gouvernement et non de la direction générale de cette structure sanitaire.
Saluant les efforts des agents de cet hôpital à accomplir leur mission il a souligné : «Nous reconnaissons les 18 mois d’arriérés de salaires ainsi que les efforts des travailleurs de cet hôpital pour satisfaire les besoins de soins des populations. Nous nous étions convenus avec le ministère des finances de payer trois mois d’arriérés mais, compte tenu des difficultés, nous n’avons pu payer qu’un mois. Nous allons continuer à travailler avec le ministère des finances. Je prends l’engagement de continuer à fournir des efforts pour que cette question d’arriérés de salaires soit réglée. Nous aussi en tant que ministère nous avons le devoir de régler ce problème ».
Par ailleurs, le ministre a signalé le fait que le Congo continue de gérer la question des crises économique, financière et sanitaire. Un fait qui, comme l’a souligné Sidonie Plaza, directrice générale de l’hôpital général de Loandjili, dans son mot de bienvenue, «a entrainé la réduction des recettes provisionnelles de l‘Etat ayant pour conséquence majeure, la compression des dépenses publiques y compris celle des hôpitaux».
Pour ce qui est du retard de paiement des salaires des mois de septembre et octobre de cette année, le ministre a expliqué que, selon les informations fournies par la banque concernée, la situation est due aux péripéties techniques. Cette dernière (la banque) a promis réduire l’échéance pour un paiement rapide desdits salaires. Quant aux comptes bancaires bloqués pour paiement double de salaires, Gilbert Moukoki a indiqué que des enquêtes seront menées pour des éclaircissements. Appelant à la responsabilité commune pour l’amélioration de la qualité de soin et de l’offre de santé, le ministre a exhorté à une meilleure communication, a plus de dialogue et d’écoute au sein de l’hôpital pour mieux s’informer et lutter contre la désinformation et les malentendus.
Au terme de la rencontre il a été convenu de la suspension de la grève et de la reprise des activités. Les agents de l’hôpital général de Loandjili ont accepté de reprendre le travail dans l’espoir que leur situation va être résolue. Concluant son propos, Gibert Moukoki a insisté : « La régularisation des salaires c’est le combat que nous menons. La mission du gouvernement est de faire que ceux qui ont la responsabilité de soigner les populations le fassent dans des bonnes conditions et en toute responsabilité».
Notons que cette rencontre s’est déroulée en présence de l’administrateur maire de Loandjili, Zephirin Nguié, du représentant du préfet du département et de la directrice départementale des services de soins de santé de Pointe-Noire.