Les souvenirs de la musique congolaise : naissance de l’orchestre Tembo (suite et fin)

Vendredi, Novembre 18, 2022 - 13:11

La sortie officielle de l’orchestre Tembo eut lieu au bar Faignond, dans le troisième arrondissement de Brazzaville, Poto-Poto, au début de l’année 1965. Le bar  Faignond fut, rappelons-le, l'un des plus célèbres haut lieu du plaisir et de la danse où se retrouvaient toutes les célébrités les plus en vogue de cette époque.

Le public était venu très nombreux, car plus d’un mélomane voulait voir le nouveau-né de la musique congolaise. A noter également la présence très remarquée, à cette soirée, de quelques responsables de la Jeunesse du Mouvement national de la révolution (JMNR), sans oublier les ‘’Nguembo’’ agglutinés, pour certains, tout autour du bar, et accrochés, pour d’autres, sur les murs et les arbres.

L’ambiance était au rendez-vous du concert qui prit fin vers 2h du matin, à la grande satisfaction du public. Ainsi, l’orchestre Tembo était né.

A sa sortie officielle, il est composé ainsi qu’il suit :

  • Daniel Loubelo de la lune (chef d’orchestre guitare basse)
  • Ange Zendo dit Ange Lino (chanteur)
  • Joseph Kassongo  alias Demo Kazano (chanteur)
  • Sam Mangwana (chanteur)
  • Jose Bados (guitare solo)
  • Loussala (guitare accompagnement)
  • Arthur Nona (saxophoniste)
  • Pierre Loukouamoussou dit Pierrot (saxophoniste)
  • Titine Samba (batteur)
  • Mpouela du Pool (batteur)
  • Ruben Major Toumba (drummer)

Edo Ganga, bien qu’ayant pris part aux premières répétions de l’orchestre, fit défection suite à un conflit de leadership avec Loubelo de la lune et rejoignit les Bantous de la capitale vers la fin de l’année 1965.

C’est animé par l’euphorie, l’esprit de concurrence, les invectives et attaques de toutes sortes envers les autres orchestres de la place, ceci entretenu par ses fans et sympathisants ainsi que certains caciques de la JMNR que Tembo livrait les concerts dans les bars de Brazzaville. La majorité des fans était des Congolais rapatriés de Léopoldville et le Club Amida.

La chanson "Liwua ya Tembo, liwua ya luna" (luna diminutif de la lune) est bel et bien tendancieuse, aux allures provocatrices, à l’endroit des orchestres de Brazzaville, surtout à l'endroit de l’orchestre Bantous qui fut un rival de taille.

« Jaloux, jaloux na kati ya Bea ! Na kati ya Bea (Bea diminutif de Brazzaville)

Mususu nani ! Tembo é ! (traduit en français par ‘’la mort de Tembo sera synonyme de la mort de de la lune’’ à Brazzaville seul Tembo règnera et tant pis pour les jaloux ».

Au cours de son évolution, l’orchestre Tembo chantait et louait les œuvres et bienfaits de la révolution congolaise.

On l’appelait l’orchestre révolutionnaire.

Auguste-Ken-Nkenkela
Légendes et crédits photo : 
L'orchestre Tembo/DR
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