Cette manifestation pacifique est précédée par une semaine marquée par des moments de jeûne et des prières pour la paix et la sauvegarde de l’intégrité du territoire congolais.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) vient de rappeler la tenue de la marche des Chrétiens prévue le 4 décembre 2022, pour dénoncer le processus de balkanisation du pays et faire échec à cette visée.
Dans une correspondance signée par le deuxième secrétaire adjoint de cette structure, l’abbé Georges Kalenga, et adressée au cardinal archevêque de Kinshasa, à tous les archevêques et évêques membres de la Cénco et à l’administrateur apostolique et diocésain, la Cénco rappelle la décision prise lors de l’Assemblée plénière extraordinaire tenue du 7 au 9 novembre de l’année en cours, relative à la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC). Selon la Cénco, il s’agit, comme exprimée d’ailleurs dans la déclaration évêques : « l’heure est grave. Notre pays est en danger », d’inviter les Chrétiens et les personnes de bonne volonté à jeûner, à prier et à poser des gestes de solidarité envers les déplacés ; ainsi que de convier tout le monde à marcher pacifiquement le 4 décembre 2022.
Suivre les indications de l’évêque diocésain
La correspondance indique, en effet, qu’avant d’entamer la marche, la déclaration « l’heure est grave. Notre pays est en danger » sera lue. Il devrait aussi en être ainsi, dans la mesure du possible, aux célébrations de la semaine en cours, qui va du 27 novembre au 4 décembre, afin d’éclairer les esprits sur le sens de la décision de l’épiscopat congolais et des gestes à poser.
Selon l’épiscopat congolais, la semaine du 27 novembre au 4 décembre sera, dans les paroisses et les communautés ecclésiales, marquée par les moments de jeûne et prière pour la paix et la sauvegarde de l’intégrité territoire de la RDC.
La Cénco précise, par ailleurs, que la quête à la messe du 4 décembre et de la semaine en cours est destinée à la solidarité de l’Eglise-Famille de Dieu en RDC envers les déplacés des zones sinistrées par les violences et l’insécurité. « Chaque diocèse est prié d’envoyer la somme ou communiquer le montant global au Secrétariat général de la Cénco au plus tard le 15 décembre 2022 », a souligné la correspondance de la Cénco.
Des slogans à scander pendant la marche
La Commission épiscopale Justice et Paix a proposé certains slogans à scander et/ou inscrits dans les calicots et banderoles pour accompagner cette marche pacifique prévue le 4 décembre. Parmi ceux-ci, on peut noter : Non à la balkanisation de la RDC ; la souveraineté et l’intégrité territoriale de notre pays ne sont pas négociables ; la RDC n’est pas à vendre ; Oui à une paix durable sans condition ; et Défendons notre Patrie.
Il est, en effet, rappelé que les évêques de la Cénco ont appelé à la mobilisation générale pour faire échec à la balkanisation du pays, à l’issue de leur Assemblée plénière extraordinaire tenue du 7 au 9 novembre à Kinshasa. « Ne croisons pas les bras, en tant que peuple uni et debout, nous constituons une force. Restons vigilants et mobilisons-nous. Ne laissons pas balkaniser la RDC, mettons-nous tous debout pour sauvegarder l’intégrité territoriale de notre pays », ont déclaré les prélats catholiques. Ils ont dit estimer qu’en ce moment où le pays est attaqué par ses voisins, avec les visées hégémoniques, les Congolais avaient intérêt à renforcer leur cohésion pour faire face aux ennemis du pays qui, depuis juin dernier, occupent certaines localités de la province du Nord-Kivu.
Dans son action, l’épiscopat congolais a également dénoncé l’hypocrisie et la complicité de la communauté internationale et des organisations régionales qui, pourtant, selon cette structure, pouvaient faire justice aux Congolais. Les évêques encouragent, enfin, l’Etat à assurer aux citoyens le bien-être social, la sécurité et au pays son intégrité territoriale. Ils ont ainsi préconisé l’effectivité de l’effort de guerre. « A cet effet, il faudrait impérativement réduite le train de vie de nos institutions et de nos dirigeants pour renforcer nos moyens de défense, moderniser et équiper conséquemment notre armée et bien motiver nos forces de sécurité », ont-ils fait savoir.
Face à la crise, les évêques catholiques ont conseillé aux politiques de taire leurs divergences et de faire bloc contre l’ennemi commun du pays.