Pétrole: bouleversement à la tête des producteurs africains

Jeudi, Décembre 22, 2022 - 11:40

Après le Nigeria, c'est l’Angola qui a perdu son rang de premier producteur de pétrole d’Afrique, à en croire les données de l’Opep, preuve du  déclin des grands pays producteurs de  pétole sur ce continent.

Après avoir supplanté le Nigeria en tant que premier producteur de pétrole du continent au troisième trimestre de l'année en cours, l’Angola vient, à son tour, de perdre ce rang, supplantée par la Libye, selon les données de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). En octobre, la production pétrolière libyenne s’est établie à 1,163 million de barils/jour (b/j), confirmant sa position de leader continental,  après plusieurs années durant lesquelles la production a été fortement impactée par l’instabilité politique. La Libye devance l’Angola, avec une production moyenne de 1,16 million de b/j, contre 1,067 million de b/j pour le Nigeria et 1,038 million de b/j pour l’Algérie. Le pays n’a pas pu maintenir sa place à cause d’une production pétrolière déclinante, retombée à 1,067 million de b/j en octobre dernier. Longtemps premier producteur du continent, le Nigeria est relégué au troisième rang avec une production de 1,057 million de b/j, inquiété par l’Algérie avec une production quotidienne de 1,036 million de b/j.

Le premier producteur de pétrole africain durant ces dernières années continue de voir sa production dégringoler. Et au rythme actuel de la baisse, cette moyenne devrait tourner autour de 1,2 million de b/j au titre de cette année. Pourtant, le pays dispose d’une capacité de production de plus de 2 millions de b/j. Outre ces quatre pays, les autres pays africains membres de l’Opep sont le Congo (257 000 b/j), le Gabon (214 000 b/j) et la Guinée équatoriale (74.000 b/j). Il s'agit d'un véritable bouleversement de positions au sommet des producteurs pétroliers africains, reflétant le déclin de la production de l’or noir au niveau du continent. Ce déclin concerne presque tous les pays africains. Dans de nombreux pays, les productions sont assurées par des puits opérationnels depuis des décennies et qui sont actuellement en cours d’épuisement. Une situation qui confirme les projections du think tank shift project, commanditées par le ministère français des Armées en 2021 et qui indiquent que les producteurs africains deviendront des nains pétroliers dès 2030. 

Ce déclin est aggravé par le fait que l’exploitation des réserves de pétrole prouvées actuelles va de plus en plus nécessiter des coûts élevés, avec des points morts, allant de 40 à 100 dollars par baril de pétrole. C’est dire que certains gisements découverts risquent de ne pas être exploités à cause du problème de rentabilité qu’ils vont poser. aussi, certains pays voient leur production pétrolière fluctuer au gré des problèmes d’insécurité. C’est le cas du Nigeria, où les problèmes liés au siphonnage du brut par des trafiquants entraînent souvent des ruptures des oléoducs transportant le brut. Une situation qui a fini par décourager certaines majors du secteur qui ont préféré plier bagage. 

Evolution de la production des pays africains membres de l’OPEP (en 1.000 b/j)

 

2020

2021

2e T2022

3e T2022

Août 2022

Sept 2022

Oct 2022

Algérie

904

912

1.015

1.038

1.042

1.040

1.036

Angola

1.245

1.117

1.171

1.160

1.170

1.145

1.067

Congo

289

265

268

266

264

276

257

Guinée équatoriale

114

96

89

90

85

88

74

Gabon

191

182

190

199

197

202

214

Libye

367

1.143

751

992

1.135

1.157

1.163

Nigeria

1.578

1.372

1.211

1.067

1.043

1.025

1.057

Source: OPEP

Noël Ndong
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