Petites escapades dans Brazzaville : dimanche peinard dans la capitale congolaise

Lundi, Janvier 30, 2023 - 10:15

Le lundi sonne le son de cloche à Brazzaville. 8h du matin et c'est parti pour une semaine à tout casser. A se casser le corps aussi. Quand arrive enfin le dimanche, après un samedi arrosé et bien mérité, « work hard, play hard », on se pose au pied d'un arbre pour respirer enfin le vert de Brazza.

On ne le dira jamais assez, le rythme de vie des villes est essouflant, éreintant, lessivant. Brazzaville ne déroge pas à la règle, courant elle aussi après son développement, à pas lents. On bosse, on bosse dur à Brazza même si les résultats ne suivent pas toujours, mais la tâche reste rude pour les petits comme pour les grands.

Eh oui, dès 5 ans, à Brazza, on a déjà un emploi du temps de grand. Entre l'école, la maternelle, ça s'appelle « école » à Brazza ; les activités parascolaires, les copains et la paroisse ; à 5 ans, on a une vie et même un répertoire à Brazza, via le téléphone des parents.

Les parents eux courent dans tous les sens et ne savent pas toujours où donner de la tête. Il faut bien payer le bail d'un appartement dans lequel on ne vit que le tiers du temps. Le reste du temps consacré à trouver de l'argent pour... payer l'appartement.

Alors quand vient le dimanche, on se pose. Enfin. Mais pas trop quand-même. Cinq minutes avec soi-même suffisent à s'immerger dans une profonde introspection et toutes les remises en questions qu'elle emmène sur nos choix de vie et sur le sens de la vie même. Alors on sort. On va respirer, du moins si on peut parce que les églises « travaillent » le dimanche et ça fait souvent du bruit.

On prend le bus et on s'évade dans les espaces verts de la capitale, se reconnecter à la nature pure et expressive du Créateur. A Brazza, la petite curiosité est de constater que les espaces verts riment souvent avec stèles mémoriales.

Le jardin du mausolée Marien-Ngouabi, sans doute le plus beau et le plus spacieux de tous, nous conduit par son chemin de pierres plates à honorer la mémoire du camarade Marien Ngouabi, influent, qui règne désormais en pierre sur ce petit coin de paradis ; rendez-vous des amoureux, des étudiants, des danseurs et des mannequins sans parler des militaires, parfois sévères.

A quelques mètres de là, on retrouve Savorgnan de Brazza, en pierre, lui aussi qui offre désormais ses espaces aux familles les dimanches pour pique-niquer. Il ne faut pas hésiter, enfin surtout si vous n'avez pas de problème avec les restes mortuaires.

« Mortifiante » serait peut-être la mémoire que nous impose les jardins de la préfecture, dont la stèle est érigée en souvenir des femmes mutilées des événements malheureux des années 1997-1998. Mais ce n’est pas bien grave, on prend l'air quand-même. Et il y a du vert, des bancs. C'est le plus important.

Petite note de gaieté pour les jardins de Bacongo qui offrent aux enfants des aménagements ludiques, balançoires et tobogans en plus des espaces de glisse.

Enfin, la crème sur la cerise, à quelques enjambées de la place de la République, en parterre de l'hôpital Blanche Gomes et des immeubles 32 logements, deux jardins publics petits et coquets, l'idéal des amoureux, qui sont de véritables portails ouvrant sur une dimension paradisiaque.

Princilia Pérès
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