La lutte contre la polio, cette maladie paralysante de l'enfant ne concerne pas uniquement le Ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention mais il s'agit d'une lutte multi sectorielle impliquant plusieurs acteurs dont l'éducation.
Une synergie d'efforts doublée d'une coordination efficace entre les différents acteurs, contribuera à coup sûr à l'éradication de cette maladie. C'est dans ce cadre que le Ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention à travers son Programme Elargi de Vaccination (PEV) et celui de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) réfléchissent sur des stratégies idoines à mettre en oeuvre pour contrer la propagation de cette maladie. Ce, grâce à un atelier de formation des formateurs sur la polio organisé par le PEV en partenariat avec l'UNICEF à l'hôtel Béatrice.
Dans son intervention à la presse, le coordonnateur de l'initiative mondiale d'éradication de la polio, M. Lusamba Kabamba a reconnu le caractère multi sectoriel dans la lutte contre les flambées épidémiques notamment la polio. '' la lutte étant multisectorielle, nous avons besoin de tous les autres secteurs, de tous les ministères pour qu'ensemble nous puissions créer ce comité des opérations pour qu'ensemble encore nous puissions passer des stratégies sur terrain pour lutter contre ces flambées. Voilà pourquoi aujourd'hui, on est avec le Ministère de l'EPST''.
Pour une approche multi sectorielle
"Notre mission primaire , a -t-il fait savoir, c'est d'être comme des conseillers pour appuyer le Ministère de la Santé dans cette lutte contre la polio dans le pays et ensuite travailler avec d'autres secteurs. Aujourd'hui, on est avec l'éducation parce que nous savons que nous avons besoin de vacciner les enfants qui se trouvent dans les crèches , les écoles maternelles et nous avons besoin de l'accessibilité''.
Aussi , a-t-il renchéri, il serait mieux que dans la préparation des stratégies que les éducateurs fassent partie de l'équipe pour la mise en œuvre de la campagne de vaccination. Car,a-t-il insisté, on ne peut pas parler de la vaccination des enfants dans les écoles sans passer par les éducateurs.
Quant à l'implication des éducateurs dans la vaccination, M. Lusamba Kabamba a constaté que durant les années antérieures, l'intérêt a été plus accordé au niveau central ou mieux au niveau de la capitale,Kinshasa . Les provinces étaient oubliées. Cette fois-ci, tous les niveaux sont concernés dans la réponse à la lutte contre la polio.
''Voilà pourquoi la formation d'aujourd'hui n'est pas limitée à l'équipe de la capitale, du niveau central mais nous formons les formateurs qui vont faire le travail dans les provinces, ils vont répercuter, transmettre la même information qu'ils ont appris ici aux autres et cela va faciliter l'interaction et la mise en oeuvre et surtout l'acceptation car nous avons en RDC en termes de refus ou de résistance à la vaccination , le taux ne va pas à plus de 5% mais pour la polio un enfant non vacciné va contaminer tous les enfants qui se retrouvent autour de lui. On a besoin de vacciner tous les enfants pour éradiquer cette maladie..., a-t-il expliqué.''
Le coordonnateur de l'initiative mondiale d'éradication de la polio a tenu à préciser que la planification qui se fait est globale et non sélective.'' Vous savez la maladie ne va pas choisir les enfants qui sont dans une école a ou b. Nous mettons en place une stratégie globale. Ici,nous n'avons que l'échantillon peut -être tout le monde n'apparaît pas à la réunion d'aujourd'hui mais tout le monde fait partie de nos listes et des cibles que nous allons atteindre et fera partie de cette formation et nous allons utiliser toutes ces personnes qui se retrouvent dans les écoles privées et publiques pour que l'information puisse être transmise comme il se doit...''
*Une formation enrichissante*
Cette formation sur la polio a permis aux participants d'élever leur niveau de compréhension de la maladie pour qu'à leur tour qu'ils puissent être des vrais formateurs. Elle vient donc d'ajouter une plus value aux participants. Comme a reconnu le conseiller principal à la direction provinciale de l'EPST Mont Amba, Jean-Prince Nyangwe Kalonda. '' Nous tenons à remercier les organisateurs pour cette initiative parce que nous venons d'apprendre beaucoup d'informations que nous entant qu'éducateurs nous n'avions pas et à fortiori les parents des enfants qui n'avaient pas accès à cette information.
Cette formation nous a permis de comprendre la résistance qu'affiche certains parents contre la vaccination de leurs enfants.'' Cet atelier, a-t-il renchéri, nous a permis aussi de développer des stratégies pour non seulement comprendre les parents réfractaires à la vaccination mais aussi les convaincre à ce que chacun de nos enfants soit vacciné. C'est un atelier vraiment crucial et vital pour l'avenir de nos enfants afin que nous puissions tous nous impliquer dans la lutte contre la polio non seulement à Kinshasa mais aussi à travers tout le pays''.
Le conseiller Jean -Prince Nyangwe a reconnu que l'implication des écoles est un atout pour la réussite de la campagne de vaccination. Pour lui, les enfants passent plus de temps à l'école qu'à la maison. Il est donc de bon aloi que les écoles soient sensibilisées pour qu'elles soutiennent toute initiative visant à éradiquer la polio.
''Je pense que l'école est incontournable parce que l'enfant passe plus de temps à l'école qu'à la maison. Ce dialogue entre l'enseignant, l'enfant et les parents est la meilleure stratégie de pouvoir faire passer un message et un même engagement contre la polio dans notre pays'', a- t-il souligné.