Célestin Dilenge devrait payer une caution de 35 000 francs pour être relaxé.
Le journaliste de la Radio Mayi émettant à Boya au Kasaï oriental, Célestin Dilenge, a été arrêté par des éléments de la police nationale congolaise accompagnés d’un agent de l’Agence nationale des renseignements (ANR), le 3 août vers 9 heures. Il lui est reproché d’avoir diffusé une rumeur impliquant un officier de la police dans un trafic d’enfants dans la localité de Boya. Sa station rejette les accusations et assure qu’aucune information de cette nature n’a été diffusée par le journaliste.
Selon les témoignages recueillis par l’ONG Journaliste en danger (JED), Célestin Dilenge a été arrêté dans les installations de sa radio et conduit au commissariat de la police avant d’être transféré, le même jour, au cachot des services spéciaux de la police de Miaba, à 15 km de Boya, où il est encore détenu. La veille de son arrestation, le journaliste s’était rendu au commissariat de police de Boya pour vérifier la rumeur faisant état de la découverte, dans sa localité, d’un sac contenant deux enfants prêts à être trafiqués par le commandant Malumba.
Au lendemain du démenti de l’officier de la police aux antennes de la Radio Mayi, soit le 3 août, trois éléments de la police dont un capitaine et un agent de l’ANR ont procédé à l’arrestation de Célestin Dilenge au siège de la station. Des sources proches du journaliste précisent que l’interview du commandant de la police a été diffusée le 2 août vers 10 heures sans aucun commentaire du journaliste. Elles notent, par ailleurs, que le capitaine de la police qui a ordonné l’arrestation de Célestin Dilenge n’était muni d’aucun document.
Le journaliste n’a été entendu sur procès-verbal que le 4 août vers 21 heures par un officier de police judiciaire. Il lui est imposé le paiement d’une caution de 35 000 francs congolais avant sa libération faute de quoi il sera transféré à la prison centrale de Mbuji-Mayi. Cette arrestation a suscité la réaction de JED qui proteste vigoureusement contre l’arrestation arbitraire du journaliste qui, pourtant, s’était donné la peine de vérifier l’information à la source.