Le budget de l’Etat exercice 2025 a été adopté les 21 et 22 décembre à Brazzaville, par les deux chambres du Parlement, en recettes à la somme 2 550 milliards FCFA, 594 FCFA et en dépenses à 2 059, dégageant ainsi un excédent budgétaire de 352 milliards FCFA destinée à financer le déficit de trésorerie de 352 milliards FCFA qui sera financé totalement par le solde budgétaire.
Initialement arrêté en recettes à la somme de 2 826 milliards 616 millions FCFA et en dépenses à 2 233 milliards 224 millions FCFA, la loi de finances 2025 a été revue à la baisse suite à un nouveau cadrage macroéconomique et budgétaire, dans le cadre programme économique et financier conclu avec le FMI au titre de la facilité élargie du crédit et à l’issue des échanges tenus lors des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale. Ce nouveau cadrage
En effet, le nouveau cadrage budgétaire qui présente un certain nombre de nouvelles contraintes, a donné lieu à l’élaboration d’un nouveau budget de l’Etat et aux réaménagements du volet investissement. La première concerne la réduction du volet investissement de 98 milliards 500 millions FCFA et la deuxième est relative à la révision du niveau des recettes attendues, aussi bien les recettes budgétaires, fiscales et des recettes dites non fiscales, a expliqué le président de la Commission économie, finances et contrôle de l’exécution du budget de l’Assemblée nationale.
Pas de gap de financements à rechercher
« Ceci s’est traduit par un certain nombre d’aménagements et de réaménagements. Il y en a été ainsi au volet investissement réaménagé qui s’établit dorénavant à 418 milliards FCFA contre 516 milliards FCFA dans la version initiale. La commission a reçu le dernier cadrage budgétaire avec des impacts dans le bas de budget, autrement dit, là où sont énoncées les ressources et les charges de trésorerie. C’est ainsi que dans le cadre de ce nouveau cadrage, plutôt que d’avoir 105 milliards FCFA de gap de financements à rechercher, nous ressortons avec zéro au titre de gap, donc il n’y a pas de ressources à rechercher pour couvrir le gap », a précisé Maurice Mavoungou.
Pour épargner le parlement à revenir en urgence pour rectifier certaines dispositions de la loi de finances de l’année en cours, le nouveau cadrage présente les émissions et les remboursements des dons et titres publics de la Cémac dans une ligne dites remboursements des variations nettes qui doit s’élever à environ 270 milliards FCFA.
Risques courus en cas de non-respect de cadrage
En cas de non-respect du programme en cours d’exécution avec le Fonds monétaire international (FMI), les risques encourus par le Congo sont nombreux, selon la commission économie et finances. Il s’agit, entre autres, de l’arrêt du programme Facilité élargie de crédit avec pour corollaire le remboursement de tous les appuis budgétaires du FMI, de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale ; l’arrêt de tous les décaissements des partenaires techniques et financiers ; des condamnations judiciaires et ruineuses. A cela, s’ajoute la dégradation la norme financière du pays. Cependant, le respect de ces mesures permet, a poursuivi le rapporteur de la commission, à l’Etat de relancer l’activité économique et d’assainir les circuits financiers nationaux et d’augmenter la crédibilité du pays.
Quelques recommandations
La transition vers le budget programme exigeant désormais le respect rigoureux dans le processus et en application des réformes en cours, la quasi-totalité des projets ont été supprimés du budget de l’Etat exercice 2025 dans le volet investissement. A titre d’illustration, cinq ministères n’ont pas d’investissements au titre de l’année 2025, leurs activités étant limité en projets en régis et/ou en fonctionnement. Il s’agit notamment des ministères de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé, du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation, de la Réforme de l’Etat, du Contrôle de l’Etat, de la Qualité du secteur public et de la Lutte contre les antivaleurs dans l’administration publique.
A l’issue de l’examen du projet de loi, les députés ont encouragé le gouvernement à assurer la bonne maîtrise de l’endettement conformément à l’engagement pris lors de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du 16 décembre à Yaoundé ; recommandé le renforcement de la rationalisation du train de vie de l’Etat ; l’opérationnalisation de la caisse de dépôt et de conciliation, ainsi que l’élaboration du code gazeux en vue d’encadrer l’activité gazière.
Notons que les députés de l’opposition, notamment ceux de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) se sont abstenus lors du vote du budget.