L’Agence Congolaise Pour l’Emploi (ACPE), à Paris, déploie sa stratégie pour susciter l’adhésion des Congolais de l’étranger en vue d’une probable insertion professionnelle en République du Congo. Entretien.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : En quoi consiste la mission du Bureau de liaison de l’ACPE à Paris ?
Dorothée Obili (D.O.) : Nos missions consistent à faciliter le recrutement des Congolais de l'étranger en leur offrant ainsi d’autres perspectives d’emploi et de développement professionnel à exercer en rapport avec leur pays d’origine. Là où les entreprises locales devaient recruter des expatriés, nous faisons plutôt appel à cette main-d’œuvre des nationaux ou binationaux qui ont des compétences, savoirs et savoir-faire reconnus. Nous avons également pour mission d’assurer l'intermédiation entre les Congolais de l'étranger et les entreprises, mais aussi avec les autres services publics.
L.D.B. : D’où, pour vous faire mieux connaître, la tenue de la rencontre du samedi 11 janvier dernier dans la Salle Verte de l’ambassade de la République du Congo ?
D.O. : Oui, effectivement. L’objectif de cette rencontre était de présenter l’ACPE et ses missions mais, également, d’identifier les freins et leviers ressentis et souvent exprimés par les participants, empêchant un retour au pays dans un bon contexte professionnel, tant pour un salarié que pour un créateur d’entreprise. C’était une rencontre interactive ayant permis un rapprochement entre notre Bureau de liaison et nos compatriotes. Sans fausse modestie, il était important d’effectuer ce travail préliminaire d’approche.
L.D.B. : Comment vos interlocuteurs, représentés lors de cette rencontre par les associations, chefs d’entreprises et particuliers, ayant en sourdine des interrogations, entre autres par rapport aux salaires impayés et au chômage qui sévit dans leur pays d’origine, ont-ils accueilli cette initiative ?
D.O. : A priori, ils ont affiché une posture de personnes ayant des réserves, et désireux d’entendre nos propositions et nos réponses à leurs interrogations. Je pense que nous avons réussi à renverser la tendance. Déjà, le fait d’avoir réussi à avoir cette salle Verte comble prouve l’intérêt suscité par la diaspora qui, semble-t-il, était en attente d’une telle rencontre. Et puis, nous sommes aussi conscients que l’appropriation de ce dispositif par nos compatriotes passera par la construction d’une relation de confiance. Les résultats probants de l’agence viendront consolider ce cadre en construction. Quoiqu’il en soit, le Bureau de liaison obtiendra les résultats escomptés en co-construction grâce aux différentes contributions. Nous avons échangé avec des personnes qui veulent et sont déterminées à transformer les difficultés actuelles en solutions de développement. Ils en sont capables.
L.D.B. : À l’heure du bilan, combien, parmi vos compatriotes de l’étranger, auront postulé ?
D.O. : Il est un peu tôt pour pouvoir le dire ! Courant 2025, nous aurons déjà 1 an d’existence. Notre objectif, dans un premier temps, consistera à faire mieux connaître l’existence de notre dispositif afin d'inviter nos compatriotes à postuler en priorité aux postes à pourvoir. Cela passe par une vulgarisation de l’information du site acpe.cg où l'on trouve les offres d’emploi, et aussi par une communication sur les postes disponibles et intéressants à la disposition des Congolais de l’étranger. Ceux-ci ont d’ailleurs formulé leurs attentes lors de la rencontre du 11 janvier dernier. Nous croyons à notre dispositif et pensons obtenir de bons résultats, grâce au Bureau de liaison, quant aux recrutements, avec un maximum de candidats placés. Nous pensons important de réussir notre pari de voir revenir en leur patrie, via leur emploi ou la création d’entreprise, les compatriotes vivant à l’étranger dont c’est le souhait, et qui, dans leur majorité, ont la République du Congo chevillés en leur cœur.