Meurtre d'un policier de roulage : la justice militaire appelée à sanctionner tous les coupables

Mercredi, Avril 2, 2025 - 10:00

Maïck Lukadi appelle à l'enquête indépendante et crédible et recommande à la justice de s'inspirer du cas de l'ancien ministre provincial de l'Intérieur dont un garde a abattu à bout portant l'administrateur de l'hôpital Vijana, à Lingwala.

Dans une virulente réaction, le 1er avril 2025 devant la presse de Kinshasa, le président de l'organisation Assistance pour des vulnérables et enfants du Congo (Apvec-Ongdh), a fermement condamné la mort, trois jours plus tôt, du policier de circulation routière, Fiston Kabeya, que les nouvelles qui circulent donnent avoir été séquestré et tué par la garde rapprochée de la première ministre Judith Suminwa. Cet activiste des droits de l'homme appelle le Justice militaire, saisie de ce dossier, à mener des enquêtes crédibles en vue d'établir les responsabilités et punir les coupables. En conformité avec les lois de la République. " Ainsi, nous demandons des enquêtes indépendantes et crédibles pour que la responsabilité de chacun d'acteurs dans cette affaire soit établie", a souligné Maïck Lukadi.

Un cas de jurisprudence

Le président de l'Apvec-Ongdh évoqué, dans cette affaire, un cas de jurisprudence dans lequel la justice militaire a condamné l'ancien bourgmestre de la commune de la Gombe et ex-ministre provincial de Kinshasa en charge de l'Intérieur, Dolly Makambu, dont un élément de garde a tiré à bout portant sur l'administrateur de l'hôpital Vijana, dans la commune de Lingwala, le tuant du coup. "Nous devons nous inspirer du cas de Dolly Makambo, comme jurisprudence. La RDC, n'est pas une République des intouchables, ou encore une République de ploutocratie. Nul n'est au-dessus de la loi", a-t-il insisté.
Le président de l'Apvec-Ongdh a, par ailleurs, rassuré sur l'implication et l'accompagnement des ONG des droits de l'homme dans ce dossier. " Nous, des droits de l'homme, étant des enquêteurs et chargés de monitoring sur tous les cas des violations des droits de l'homme constatés sur terrain, nous assurons de notre accompagnement sur ce dossier afin d'aboutir à une justice juste, impartiale pour tous.
Maïck Lukadi rappelle également que les activités des droits de l'homme ont également leurs yeux tournés sur toutes les violations enregistrées à travers le pays. Il a indiqué de documenter ce qui se passe dans les territoires nationaux sous occupations des rebelles du M23/AFC et de l'armée rwandaise. A l'en croire, tous les résultats de monitoring réalisé seront mis à la disposition de la communauté internationale en vue de sanctionner tous ceux qui sont impliqués dans ces violations des droits fondamentaux de l'homme. " Chaque jour qui passe, nous récoltons de cas de violations des droits de l'homme à travers le territoire congolais. Et, la situation est pire dans les parties sous occupations de l'armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC. Nous espérons bien qu' avec les efforts fournis par le gouvernement de la République pour obtenir un cessez-le-feu sinon, la fin de cette invasion rwandaise, nous finirons par vaincre ou obtenir gain de cause", a souligné Maïck Lukadi. Et de conclure:" Dans notre travail, nous sommes impartiaux et nos activités bénéficient à tout le monde. Nous devons encourager le gouvernement dans ces efforts afin d'assurer une vie paisible à ces populations des provinces de l'Est du pays qui vivent dans cette situation marquée par des violations massives des droits de l'homme depuis plus de trois décennies déjà. C'est dans ce sens que j'appelle à l'unité et la cohésion nationales pour mettre fin aux atrocités que vivent nos concitoyens des provinces de l'est ainsi que ceux de l'ouest où certains phénomènes comme Mobondo troublent la quiétude des populations".
Il est rappelé, dans le cadre du dossier du meurtre de ce policier, que la cheffe du gouvernement a rassuré l’opinion publique que la « justice militaire s’est déjà saisie d’office et une enquête est ouverte pour que toute la lumière soit faite autour des circonstances du décès ».
Ce policier a été séquestré et torturé par la garde rapprochée de la première ministre parce qu'il voulait empêcher au cortège de Judith Suminwa de rouler en contre-sens sur l'avenue Mondjiba, menant de Kintambo vers le centre-ville.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Maïck Lukadi, lors d'un point de presse/ Adiac
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