Pour cette plate-forme, qui déplore le manque d’inclusivité qui a caractérisé le lancement de cette initiative, les communautés locales, les peuples autochtones Pygmées ainsi que al Société civile doivent désormais être impliqués à toutes les étapes du processus de la mise en oeuve de cette initiative, en vue de permettre à ce que les projets à mener tiennent compte du développement des dites communautés.
La conférence de presse tenue le 8 avril 2025 au siège de la Coalition des organisations de la Société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (Corap) sur la création de l’aire protégée dénommée Couloir vert Kivu-Kinshasa a permis à cette plate-forme de poser des questions sur ce projet, de faire des observations et de donner son point de vue et ses recpommnadations afin de faire jouer à cette initiative la mission lui dévolue par le législateur lors de sa création.
La Corap a, en effet, salué cette initiative visant à placer les communautés locales et les Peuples autochtones Pygmées au centre du développement socio-économique, en promouvant les projets verts respectueux du développement durable et aligner les efforts de stabilité climatique à l’échelle mondiale. Mais, cette constellation d’ONG critique, par ailleurs, le manque d’inclusivité qui a caractérisé le lancement de ladite initiative. « Les communautés locales, les peuples autochtones Pygmées et les organisations de la Société civile n’ont pas été consultés au préalable », ont déploré le secrétaire exécutif de la Corap, Emmanuel Musuyu, et le responsable du programme Transition écologique au sein de cette plate-forme, Patient Muamba.
Relevant les faiblesses de cette initiative, la Corap, par ces deux personnalités ont noté la surprise, pour les communautés locales, les peuples autochtones Pygmées ainsi que pour la Société civile, de voir un décret signé pour la création de cette aire protégée qui partira de Kivu jusque dans la capitale. « Il a bien été rassuré que la création de cette aire protégée ne crée ni loi ni droit. Mais, la réforme à mettre en place devrait favoriser l’implication de tous les acteurs. Quand on veut créer, il faut consulter tous les acteurs concernés », a souligné Emmanuel Musuyu. Et de noter que projets envisagés pourront, eux, toucher aux lois existantes ainsi que sur les droits. « Il y aura donc problème ! », a prévenu le secrétaire exécutif de la Corap.
Patient Muamba a, aussi, de son côté, avisé sur le fait que si les conceptions retenues dans cette aire protégée ne répondent pas aux exigences, il y aura problème.
Appuyer le développement des communautés
Dans les recommandations, la Corap, qui insiste, par ailleurs, sur le fait que cette initiative est louable, malgré ses failles, conseille à ce que les opportunités que ce couloir apporte contribuent effectivement au développement des communautés. « C’est une bonne opportunité mais, il faut mieux implémenter le projet en vue de résoudre les problèmes des communautés locales », a-t-il souligné.
La Corap dit donc attendre du gouvernement congolais et de l’institution chargée de l’application du décret qui crée cette aire protégée à vocation de réserve communautaire du Couloir vert Kivu-Kinshasa, de garantir une meilleure participation des communautés locales et peuples autochtones Pygmées à toutes les étapes de ce processus et de veiller au strict de leurs droits et des lois du pays. En clair, elle exhorte le gouvernement à associer les différentes parties prenantes à ce processus qui semble crucial pour le développement des économies vertes et surtout pour la conservation des différents écosystèmes naturels et le bien-être des communautés locales ; à publier un calendrier d’activités pour permettre le suivi et évaluation du processus ; et d’exclure, dans le couloir vert Kivu-Kinshasa, tout projet extractif destructeur de l’environnement et du bien-être des communautés locales.
Le gouvernement est également appelé à diligenter une étude d’impacts environnemental et social pour mettre en exergue les différents risques et les mesures d’atténuation pour chaque initiative ; et à finaliser les études sur l’application de Couloir vert Kivu-Kinshasa, surtout tenant compte de la ville de Kinshasa, une zone cosmopolite faisant face aux grands enjeux de développement.
La plate-forme a également appelé les ONG à demeurer vigilantes afin d’assurer un suivi rigoureux de cette initiative.