Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a dénoncé la nouvelle expulsion de fonctionnaires français d'Algérie, la qualifiant d' « injustifiée ».
L'Algérie a évoqué quinze fonctionnaires "devant assumer des fonctions diplomatiques ou consulaires sans que ces affectations n'aient fait, au préalable, l'objet ni de notifications officielles ni de demandes d'accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur". Une nouvelle expulsion en vue de fonctionnaires annoncée le 12 mai par les autorités algériennes. Un nouvel épisode de tensions entre Paris et Alger car le ministre français des Affaires étrangères a promis la riposte alors que les relations entre les deux pays continuent de se détériorer. "Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable", a regretté Jean-Noël Barrot, qui annonce une réponse "immédiate, ferme et proportionnée à l'atteinte portée à nos intérêts".
Mais « c'est une décision que je regrette, car elle ne va ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans celui de la France », a ajouté le patron de la diplomatie française. "Ce n'est pas uniquement une décision brutale sur le plan administratif, ce sont des hommes et des femmes qui ont dû quitter précipitamment leurs familles, leurs enfants, leurs domiciles", a-t-il ajouté. Mi-avril, la France avait rappelé son ambassadeur à Alger pour consultations et expulsé douze agents du réseau consulaire et diplomatique algérien en France, après que l'Algérie avait elle-même expulsé douze membres du personnel diplomatique français.
Les liens entre la France et son ancienne colonie sont depuis de plus en plus complexes, mais ils se sont nettement dégradés en 2024 lorsque le président Emmanuel Macron a suscité la colère d'Alger en soutenant la position du Maroc sur la question sensible du Sahara occidental. Ce qui a d'importantes répercussions en matière de sécurité, d'économie et de société. Environ 10 % des 68 millions d'habitants de la France ont des liens avec l'Algérie.