Alors que l'intelligence artificielle (IA) redéfinit les contours de l'économie mondiale, l'Afrique a le potentiel pour se positionner comme un acteur émergent.
Une jeunesse ensituation d'embrasser l'ère numérique
Riche d’une population jeune et d’une ferme volonté d'intégration technologique, le continent africain entrevoit dans l'IA une opportunité de transformation économique et sociale. Avec 200 millions d'habitants âgés de 15 à 24 ans, l'Afrique détient une des populations les plus jeunes au monde. Cette jeunesse, avide de technologies et d'innovations, représente un atout majeur pour le développement de l'IA sur le continent. « La jeunesse africaine est un atout considérable pour le développement de l’IA sur le continent. Et quand on sait que l’Afrique sera d’ici 2050 composée à plus de 50 % par les moins de 25 ans, il va de soi que les générations futures contribueront au développement d’un secteur technologique africain compétitif », a déclaré l’entrepreneur Sidi Mohamed Kagnassi. Pour que cette jeunesse puisse pleinement participer à cette révolution numérique, l'accès à une formation adéquate est essentiel. 10 à 12 millions de jeunes Africains entrent chaque année sur le marché du travail, alors que seulement 3 millions d’emplois formels sont disponibles. Proposer des formations diplômantes en matière d’intelligence artificielle et de robotique pourrait contribuer à combler ce fossé. Par ailleurs, le développement de l'IA en Afrique ne peut se faire sans une amélioration significative des infrastructures numériques. L'accès à Internet, la disponibilité de centres de données et la qualité des réseaux sont autant de défis à relever.
L’indispensable coopération panafricaine
Des initiatives allant dans ce sens sont déjà en cours, à l’image de l'ouverture du Centre africain de recherche sur l’Intelligence artificielle au Congo, qui vise à promouvoir la recherche et le développement dans ce domaine. Pour que l'Afrique puisse tirer pleinement parti des opportunités offertes par l'IA, une coopération entre les pays du continent est indispensable. La mutualisation des ressources, des compétences et des financements peut accélérer le développement d'un écosystème technologique robuste. L'IA offre également de nouvelles perspectives pour l'entrepreneuriat en Afrique. Des outils comme Sidetrade pour la gestion de la relation client, Phrasee pour les campagnes marketing ou Fireflies pour améliorer la productivité permettent aux entreprises de gagner en efficacité. « L’IA doit être perçue et utilisée comme un instrument stratégique, un outil pour gagner en efficacité, diminuer les coûts, améliorer l’organisation plutôt qu’une fin en soi », a souligné Sidi Mohamed Kagnassi.
Cependant, pour que l'IA profite pleinement au continent, plusieurs défis doivent être relevés : L’accès aux infrastructures numériques, pour connecter davantage de populations rurales ; la formation des talents locaux, pour garantir que l’Afrique ne soit pas qu’une consommatrice de technologies, mais une créatrice d’innovations ; une régulation éthique, pour s’assurer que l’IA reflète les réalités et les valeurs africaines. L’IA est une chance unique pour l’Afrique de prendre le leadership sur certains fronts technologiques tout en apportant des solutions adaptées aux réalités locales. L'Afrique se trouve à un carrefour décisif. En investissant dans l'éducation, les infrastructures et la coopération régionale, le continent peut non seulement rattraper son retard technologique, mais aussi devenir un leader dans le domaine de l'intelligence artificielle.