La vie est un don précieux. Nul n'a choisi de vivre, nul n'a choisi sa naissance, son état de santé, sa famille. La vie est un don précieux que rien ni personne ne devrait remettre en question. Des esprits sur Terre, il en sort une saveur, un sel, tel que le contenant ne pourrait avoir plus de valeur que le contenu.
Le 27 mai 2025, la France l'un des pays les plus en vue sur Terre a voté une loi autorisant l'arrêt de vie de personnes vivant avec handicap, en situation de lourdes souffrances physiques ou psychologiques sur la base d'une demande sans délai de réflexion, aux critères permissifs et sans véritable encadrement.
La mort sera alors donnée aux faibles déjà psychologiquement affaiblis de se trouver en situation de faiblesse, de souffrance, de vulnérabilité.
Il y a quelques années, nous avions déjà assisté à un tel débat pseudo-scientifique où la question nous était indiciblement posée de savoir pourquoi l'on souffrait autant et pourquoi on devrait imposer autant de souffrances morales, psychologiques et financières à nos proches.
Nous avions, lorsque nous étions adolescents, souffert de crises douloureuses telles que la mort nous paraissait préférable à la vie puisque mourir était une sorte de promesse de repos et que vivre signifiait souffrir, dès la prochaine crise déjà. L'angine de poitrine qui nous empêchait alors de respirer nous a fait désirer le repos de l'âme et surtout du corps avant l'heure.
Seulement mourir n'est pas une solution. Mais souffrir révèle pourtant une sorte d'élection à une version plus fine, plus spirituelle de soi. C'est une naissance contrainte à la grandeur d'esprit. Et naître n'est pas comme on pourrait le penser un processus passif et tranquille. C'est un processus de survie continue en vue de la bataille de plus, en vue de la victoire de plus. Souffrir permet ainsi et aussi de réaliser le prix de la vie ou justement que la vie n'a pas de prix.
Lorsqu'on voit un enfant drépanocytaire souffrir et crier, se tordre de douleurs lors d'une crise vaso-occlusive, bien-sûr qu'on se sent impuissant. Bien-sûr qu'on se sent coupable. Bien-sûr qu'on voudrait l'aider et si possible partager sa souffrance.
Mais est-ce que cela voudrait dire qu'on lui ôterait la vie sur une simple demande de sa part ?
Si on suivait cette logique, les femmes n'accoucheraient pas. Aucune femme n'accepterait de mettre au monde tant la douleur de l'accouchement n'a pas son pareil et que neuf mois de grossesse pour certaines, c'est quasiment de la souffrance à long terme, une forme de chronicité à court terme doublée de six mois sans sommeil parce que l'enfant ne fait simplement pas encore ses nuits et qu'il totalement dépendant et totalement vulnérable.
La souffrance aussi intense et laide à voir, inconcevable à supporter, affine les esprits et bonifie les âmes. Seuls ceux qui ont souffert ont un rapport au monde humble, simple, joyeux et enfant, reconnaissant. Ils ont une grandeur d'âme qu'aucune tempête de la vie ne peut enlever car ils ont été purifiés par le feu, purifiés par l'épreuve.
Si nous étions dans cette société vide d'esprit qui nous est proposée par les globalistes et leurs petites mains ouvrières, mains meurtrières, peut-être que personnellement j'aurais été déclarée décédée de mort " naturelle " il y a dix-sept ans déjà et tout, tout ce qui me sera advenu dans la vie après cette période n'aura pas eu l'occasion d'exister : mon enfant, mes livres, les rencontres précieuses de ma vie et dont la principale reste mon partenaire de vie. Quel gâchis.
Aurais-je pu vous écrire, vous encourager à tenir et à briller si je n'avais pas pu vivre ? Aurais-je pu rencontrer les malades et orphelins auprès de qui j'ai été sensibilisée à d'autres formes de souffrances tout aussi intenses, complexes, invalidantes et révélatrices de l'essence humaine, du potentiel humain ?
Ne vous laissez pas tromper. Votre vie en vaut la peine. Votre souffle est précieux, votre étoile brille, scintille, dans le Ciel, dans le firmament. Croyez en vos rêves, croyez en la vie. Croyez en Dieu. En ces temps tourmentés, il sera votre allié le plus précieux et gardera vos pas de l'égorgeur, de l'ange de la mort.