Cette organisation recommande l'ouverture d'une action disciplinaire et ou pénale à l'endroit de toute personne impliquée de près ou loin dans cette démarche liberticide ayant empêché un professionnel de la presse. d'exercer librement son travail.
Dans une lettre adressée, le 6 juin 2025, au Secrétaire général à la Justice, l'Ong de promotion et de défense de la liberté de la presse, l'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA) a protesté contre le traitement cruel infligé à Faustin Kabamba, journaliste à la Radio Demba Diyi Dimue, station communautaire émettant à Demba, dans la province du Kasaï-central. Cette organisation accuse les agents de police commis à la sécurité de la prison d'être des auteurs de cet acte répréhensible et exige des sanctions contre ces derniers. "(....) OLPA vient protester vigoureusement contre le traitement cruel infligé par un gardien de la prison à Faustin Kabamba, journaliste à la Radio Demba Diyi Dimue (la voix unie de Demba) (...)", a écrit cette organisation .
A en croire l'OLPA, le journaliste s'est rendu, le 24 mai 2025, à la prison de Demba pour vérifier les informations sur le monnayage des visites à la prison et les conditions carcérales des détenus. Après avoir obtenu l'autorisation de Mme Brigitte Kapinga, directrice de la prison, de visiter les pavillons des détenus, a indiqué l'ONG, Faustin Kabamba s'est vu refuser l'accès aux pavillons des détenus sous prétexte qu'il n'a versé aucun frais d'accès obligatoire. "Un gardien de la prison arborant la tenue de la Police nationale congolaise, s'en est pris violemment au journaliste, le jetant à même le sol et le rouant des coups, alors qu'il voulait réaliser des interviewes avec quelques détenus", a souligné cette organisation.
Et d'indiquer que Faustin Kabamba s'en est sorti avec plusieurs lésions corporelles à l'oreille gauche, à la poitrine et au dos avant d'être admis au centre de santé de Lusanga pour des soins. OLPA a également fait savoir que ce professionnel des médias y a également perdu son matériel de travail (un dictaphone et un téléphone) lors de l'altercation.
Pour cette organisation, qui rappelle que l'accès aux sources d'information est garanti par la loi, infliger un traitement cruel et dégradant à un journaliste en plein exercice de son métier est une violation grave de la liberté de presse garantie par la loi congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits humains dûment ratifiés par la République démocratique du Congo. Ce qui a conduit cette ONG à solliciter du secrétaire général à la Justice d'ordonner l'ouverture d'une action disciplinaire et ou pénale à l'endroit de toute personne impliquée de près ou loin dans cette démarche liberticide ayant empêché un professionnel de la presse d'exercer librement son travail.
Une détention prolongée d'un journaliste
Dans un précédent communiqué l'OLPA a exprimé sa vive préoccupation face à la détention prolongée de Jérémie Wakahasha Bahati, directeur de la Radio Télévision Chrétienne Porte Étroite (RTCPE) émettant à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Tout en condamnant cette privation de liberté, "qui s'apparente à un abus de pouvoir dans une zone de non-droit", cette ONG appelle les dirigeants du Mouvement du 23 mars - Alliance du Fleuve Congo (M23-AFC) à préserver la liberté de la presse sur toute l'étendue de la province, et à libérer immédiatement le journaliste.
A en croire l'OLPA, le journaliste a été interpellé, le 25 mai 2025, par des éléments de ce groupe rebelle qui occupe la ville de Goma et certaines autres localités des provinces du Nord et Sud-Kivu, depuis janvier 2025, alors qu'il se trouvait dans un endroit communément appelé Amour, à l'ouest de la ville. "Il a été conduit immédiatement à un cachot situé dans le bâtiment de l'Assemblée provinciale du Nord-Kivu, où il a été placé en détention", a souligné l'organisation.
L'ONG a indiqué qu'il est reproché au journaliste d'avoir publié sur les réseaux sociaux une information relative à l'assassinat d'un chauffeur de bus au quartier Kyeshero à Goma, par des éléments armés de M23-AFC. Et de souligner que cette accusation a été rejetée par le journaliste, qui a affirmé avoir simplement partagé cette publication émanant d'un autre journaliste.
l'OLPA a, par ailleurs, indiqué qu'il y a une vidéo pré-enregistrée partagée sur les réseaux sociaux qui montrait Jérémie Wakahasha rassurant qu'il était en vie, et confirmant sa détention pour enquête par le mouvement rebelle.
L'ONG a rappelé qu'au cours du mois de février 2025, Tuver Wundi, un autre journaliste, directeur provincial de la station publique, Radio télévision nationale congolaise, a été interpellé par le mouvement rebelle et détenu pendant plusieurs jours, avant d'être libéré le 7 mars 2025.