Fête de la musique : les artistes doivent se professionnaliser pour jouir de leur métier

Mardi, Juin 24, 2025 - 15:55

Une conférence-débat sur le thème « La musique congolaise à l’heure des exigences internationales » a été organisée le 21 juin à l’Institut français du Congo de Pointe-Noire, à l’initiative de l’agence de communication Prescom Media, avant le grand concert en soirée qui a eu lieu à Canal Olympia Mpita.

Chaque année lors de la célébration de la fête de la musique, Prescom Media que dirige Gildas Bakala réunit en matinée des artistes, managers, agents d’artistes, producteurs, mécènes sur un thème animé par des personnes ressources. Cela permet aux artistes et aux professionnels des métiers gravitant autour de l’art d’échanger sur la musique avant le grand concert du soir. « Cette conférence-débat "La musique congolaise à l'heure des exigences internationales" a eu pour but de donner aux artistes, à leurs agents ou managers des outils, des informations et tout autre rudiment nécessaire pour l’éclosion et la professionnalisation des artistes avec comme point de mire se positionner à l’international », a dit Gildas Bakala.

Les orateurs ont été Charlemagne Mayassi, manager culturel, producteur Event, représentant de la Maison Diamon Noir; Jean-Marc Bissila dit Marcus, entrepreneur culturel, DJ et technicien son; et  William Kinfoussia, Ceo Wilkai. Autour du thème « La musique congolaise à l’heure des exigences internationales », ils ont partagé leur expérience et savoir au public dans une approche participative. Les artistes n’ont pas à s’apitoyer sur leur sort et se considérer comme délaissés. Ils doivent plutôt chercher à travailler davantage car la reconnaissance à l’international obéit à des critères très exigeants et seuls les artistes au talent indeniable et ceux qui produisent des œuvres de qualité arrivent à tirer leur épingle dans un environnement très concurrentiel », a dit  Charlemagne Mayassi.

Pour Jean-Marc Bissila, la formation des artistes, la quête de la performance, le besoin d’acquérir des connaissances nouvelles dans le métier en côtoyant les anciens sans oublier l’humilité doivent guider les artistes en devenir. « Les artistes doivent s’évertuer à monétiser leurs comptes afin de récolter les fruits de leur labeur », a renchéri William Kinfoussia.  « Placer un morceau sur Youtube peut apporter une visibilité certes mais pas de gains financiers substantiels. Cependant, il existe des plateformes où l’artiste peut tirer profit de son travail" , a-t-il affirmé, citant sa plaforme Wilkai qui octroie des gains avantageux aux musiciens affiliés.

Au nombre des griefs épinglés qui retardent l’envol des artistes, il y a, entre autres, le manque de formation dans les structures assermentées comme les écoles d’arts ou de musique en dehors de l’Ecole nationale des beaux-arts présente uniquement à Brazzaville…

Afin d’impulser un nouvel élan à la jeune génération en quête de reconnaissance et d’auréole, il a été suggéré par les orateurs que celle-ci accepte la critique constructive. La création  des réseaux professionnels d’artistes, l’affiliation aux structures d’arts assermentées, la participation aux festivals, rencontres d’artistes ou colloques d’art sont les autres pistes à explorer pour les artistes désireux d’aller vers la performance. Ils ne doivent pas perdre de vue que le chemin de la gloire est rempli d’écueils et a un coût ainsi que des contingences.

Evoluant souvent dans un environnement où tout reste à bâtir, les artistes ont intérêt à se regrouper en véritables syndicats ou groupements d'interêt professionnel capables de faire des propositions judicieuses aux pouvoirs ou décideurs, dans la perspective de la revalorisation de leur métier par l’adoption des textes réglementaires le régissant.

 

Hervé Brice Mampouya
Légendes et crédits photo : 
La tribune lors de la conférence-débat à l'IFC/Adiac
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