Le Premier ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso a présidé, le 1er juillet à Kintélé, l’ouverture de la treizième réunion du Cyberdrill régional 2025. Au cours de ce séminaire, les experts de la sous-région vont tester la résilience des systèmes de sécurité des Etats face à la montée inquiétante des cybers attaques afin de préparer une réponse proportionnelle à la menace.
L’atelier qui va se clôturer le 4 juillet prochain, réunit les Agences de cyber sécurité, les forces de l’ordre et autres institutions compétentes dans la cyber sécurité des Etats de l’Afrique Centrale. Quelques thématiques bien ciblées seront développées au cours de cette treizième session du Cyberdrill régional. Elles portent, entre autres, sur : « Lutte contre sur la cyber criminalité en Afrique, perspectives issues de l’évaluation 2025 des cybermenaces en Afrique ; analyse du renseignement en cybercriminalité et renforcer la résilience cybemétique nationale en Afrique : priorités bonnes pratiques et coordination inter-agences ».
L’enjeu de cet atelier de renforcer la coopération stratégique et l’échange d’information entre Etats de la sous-région afin de minimiser l’impact des cyber menaces dans l’espace communautaire. Il vise aussi à renforcer la cyber résilience par la protection des infrastructures critiques dans les pays membres.
Les experts profiteront de l’occasion pour tester la résilience des systèmes de riposte des Etats face au phénomène grandissant en vue de renforcer les mécanismes de coordination interinstitutionnelle et de partage d’information.
Il s’agira aussi d’évaluer la maturité et la capacité des cadres dans la réponse à l’échelle nationale et régionale dans le but de co-construire une doctrine africaine de la cyber sécurité, « ouverte aux meilleurs pratiques internationales, a dit le Premier ministre ».
Pour le chef du gouvernement, la tenue de cette formation à Brazzaville est cruciale et augure des perspectives rassurantes tant au Congo que dans tout l’espace sous régional.
« Le présent séminaire est une occasion propice pour renforcer les capacités de nos institutions, de mutualiser les compétences au niveau régional et de préparer nos pays à faire face ensemble aux cyber menaces transfrontalières. Il va permettre de prolonger les dynamiques prises par chaque pays d’Afrique Centrale, de façon à consolider la coopération, la résilience et la gouvernance du cyber espace à l’échelle régionale », a souligné Anatole Collinet Makosso.
Pour le Congo, a-t-il renchéri, la cyber sécurité est une responsabilité partagée qui nécessite une action coordonnée avec l’appui de ses partenaires.
L’ANSSI appelée à jouer un rôle décisif
Dans son intervention, le secrétaire général du Conseil national de sécurité, le vice-Amiral Jean Dominique Okemba, se disant satisfait par la tenue de cette réunion stratégique, a estimé que les enjeux étant de taille, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information doit s’imposer.
« Le Congo a choisi d’inscrire la cyber sécurité au cœur de ses priorités stratégiques. Il n’est ni symbolique, ni conjoncturel, mais traduit la volonté du chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso de bâtir une société numérique résiliente, souveraine, et sécurisé. A la croisée de la technologie de la vigilance républicaine et de la responsabilité civile, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, notre bras technique en matière de cyber sécurité est appelée à jouer un rôle central. Elle se doit de devenir un rempart contre les nouvelles formes d’agression », a indiqué le ministre vice-Amiral.
Un satisfecit partagé par le ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Léon Juste Ibombo, qui mesure l’ampleur du phénomène. Se servant des données de l’étude menée par l’UIT, il a fait savoir qu’une cyberattaque se produit toutes les 39 secondes dans le monde.
« En 2025, le coût global de la cybercriminalité est de 9500 milliards de dollars. L’Afrique enregistre en moyenne 3370 cyberattaques par semaine par organisation, avec une croissance de plus de 90% par an. Le continent perd plus de 4 milliards de dollars chaque année à cause de la cybercriminalité », a conclu le ministre.