Transition énergétique : des experts plaident pour l'amélioration de la gouvernance

Dimanche, Juillet 13, 2025 - 18:15

Plusieurs experts et cadres issus de divers secteurs ont participé du 10 au 11 juillet à Brazzaville, à une table ronde sur l’après pétrole. Au terme de celle-ci ils ont émis des propositions pour mieux assurer la transition énergétique et diversifier l'économie.

La table ronde nationale des parties prenantes sur l’après pétrole au Congo s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet ''Préparer l’après-pétrole au Congo'' (PAPCo). Ce projet est exécuté par la Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH). 

PapCo qui est un projet pilote mené avec l’appui technique d’Energy Transition Fund (ETF) et financé par Rockefeller Philantropy Advisors  (RPA) vise essentiellement à promouvoir une transition énergétique juste et équitable, en réduisant la dépendance au pétrole et en favorisant le développement des secteurs économiques alternatifs respectueux de l’environnement en réduisant l’impact écologique.

Les participants à cette table ronde ont formulé plusieurs propositions visant à garantir la transition énergétique et l’après-pétrole en République du Congo. Ils souhaitent, en effet, consolider l’appui et l’adhésion du gouvernement à la dynamique du projet PAPCo. « A chaque contre-choc pétrolier, notre économie tousse. Nous devons sortir d’une économie de rente. L’après-pétrole se prépare maintenant, c’est-à-dire qu’il est temps de penser une alternative durable. La transition énergétique n’est pas qu’un slogan. Elle doit devenir une réalité politique et économique », a expliqué le coordonnateur national de la RPDH, Christian Mounzéo.

Pour sa part, l’enseignant-chercheur à l’université Marien-Ngouabi, Jean Chrios Moukala a insisté sur la double nécessité de passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables et de transformer l’économie congolaise d’un modèle de rente vers un modèle productif. Le potentiel énergétique du pays (hydraulique, solaire, biomasse) et les opportunités agricoles, touristiques et logistiques doivent être développés, a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, les parties prenantes ont procédé à un partage d'expérience devant permettre la vulgarisation par les administrations publiques, le secteur privé, et les communautés locales de leur vision et attentes sur la transition énergétique et la diversification de l’économie. Ils ont également jeté les bases de la réflexion sur les prochaines étapes du projet PAPCo, renforcé les synergies et le réseautage autour du sujet de l’après-pétrole dans le pays puis validé  une pré-feuille de route conjointe sur la transition énergétique.

Notons que le Congo demeure en 2025, un important producteur de pétrole au niveau de la sous-région et occupe le quatrième rang dans le Golfe de Guinée. Le gouvernement tend à accroître sa production pétrolière, en témoignent les prévisions en cette matière et les perspectives d’exploration en eau profonde, sujet principal des discussions récentes entre le groupe Total Energies et les autorités congolaises. Ce qui fait du pétrole une ressource encore essentielle de l’économie congolaise, avec environ 90% des recettes d’exportation.

Toutefois, l'exécutif a compris, depuis, l’enjeu de diversifier l’économie pour prévenir les impacts négatifs des contrechocs pétroliers et sortir du statut d’économie de rente dépendant du pétrole. A cet égard, un certain nombre d’initiatives ont été prises, parmi lesquelles, la création des zones économiques spéciales et la mise en place d’un ministère dédié exclusivement à la diversification de l’économie.

 

 

 

 

Rude Ngoma
Légendes et crédits photo : 
Les participants à la table ronde/Adiac
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