États-Unis/Afrique : droits de douane, inflation et choc pour les fournisseurs africains

Lundi, Juillet 21, 2025 - 21:00

À l’approche du 1er août 2025, date prévue d’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains décidés par Donald Trump, les tensions commerciales s’intensifient.

 La National Retail Federation (NRF), principal lobby du commerce de détail aux États-Unis, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences attendues, à la fois pour l’inflation américaine et pour les fournisseurs internationaux, notamment africains. Les produits africains, en particulier dans les secteurs du textile et de l’agroalimentaire, sont particulièrement exposés. Des pays comme le Maroc, l’Égypte ou le Kenya verront leurs exportations de vêtements taxées à hauteur de 10 %, tandis que Madagascar et le Lesotho subiront des hausses de 47 à 50 %.

Dans le secteur alimentaire, des droits allant de 10 % (Ghana, Maroc) à 30 % (Afrique du Sud) ont été annoncés. Ces hausses fragilisent la compétitivité des exportateurs africains face à leurs rivaux asiatiques, eux aussi lourdement taxés, et mettent à l’épreuve la résilience des chaînes d’approvisionnement mondiales.

La NRF alerte sur une transmission quasi inévitable de ces coûts supplémentaires vers les prix à la consommation. En juin 2025, les ventes de détail aux États-Unis ont déjà reculé de 0,33 %, première baisse mensuelle depuis février, attribuée par la NRF à l’incertitude tarifaire croissante. L’indice PCE, indicateur clé de l’inflation scruté par la Fed, est monté à 2,3 % en mai. Une détérioration plus nette est anticipée au 3e trimestre, période critique où les nouvelles taxes commenceront à impacter les prix et, possiblement, l’emploi.

Dans ce contexte, la NRF adopte une double stratégie : mobilisation politique pour freiner la montée des tarifs et documentation fine des risques macroéconomiques. Pour les pays africains visés - dont l’Afrique du Sud, la Tunisie et l’Algérie-, les prochaines semaines sont cruciales. Les lettres officielles de Washington évoquent encore la possibilité de négociations bilatérales, suggérant une marge de manœuvre diplomatique avant que les effets tarifaires ne se cristallisent.

Ces évolutions offrent aux gouvernements africains un court délai pour défendre leurs filières exportatrices et éviter une perte d’accès compétitif au marché américain.

Noël Ndong
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