Prix Ivoire du livre francophone : Dieudonné Niangouna parmi les cinq finalistes

Mercredi, Septembre 3, 2025 - 14:00

Pour son ouvrage " La mise en papa", l'auteur et metteur en scène congolais Dieudonné Niangouna, est l'un des cinq finalistes de la 17e édition du prix Ivoire du livre francophone qui se tiendra le 5 décembre, à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Fort du succès de ses précédentes éditions, l'événement fera encore la promotion de la littérature africaine dans toute sa diversité auprès d'un large public tout en favorisant les échange et les rencontres entre les différentes communautés d'Afrique et du monde à partir d'Abidjan.

« La Mise en Papa », est un roman fou sur l'enfer congolais des années quatre-vingt et quatre-vingt vingt dix sur la dictature et des guerres civiles. Ce livre est aussi   une déclaration d’amour pour le fleuve Congo et aux milles peuples de Brazzaville. L'histoire racontée est celle d'un jeune homme, Fiston qui perd son père noyé dans le fleuve Congo. Quelques jours plus tard, le corps réapparaît sans tête et, lors de l'enterrement, Fiston ne supporte pas de voir les siens vénérer un cadavre décapité. Il déshonore la dépouille, insulte sa famille, humilie ses belles-sœurs, urine sur les masques. Indignés, les notables le condamnent à prendre pour compagnie une tête de mort qu'il imaginera être celle de son père. Cette tête, il va la perdre et devra la retrouver et il erra ainsi au milieu des bars qui ne ferment jamais, se perdra dans l'histoire de la grand-mère que personne ne comprend, causera avec son oncle communiste- proxénète, croisera des sirènes.

Dieudonné Niangouna est un écrivain, dramaturge et metteur en scène congolais né en 1976 à Brazzaville. Il est d'ailleurs l'auteur de plusieurs romans dont " Papa tombe dans la lune" qui explore la mémoire, la folie et les séquelles de la guerre. « La Mise en Papa » a reçu le grand prix Afrique avant-garde en 2024, " Salve d'honneur pour orchestre à papa" en 2024, " Comme embrasser dans la bouche d'un mouton qui rumine " en 2025. Rien ne défit ou décrit mieux son écriture que le nom de la compagnie " Les bruits de la rue".

Style affiné, thématiques pertinents, poésie dans la prose, jeu libre avec les mots, humour noir, Dieudonné Niangouna n'écrit pas, il sculpte des émotions, peint des états d'âmes, grave à l'ancre des lettres de révolutions noires de demain, capture de sa plume des tranches de vie. L'auteur mêle un langage classique, populaire, poétique et, ses textes sont empreints de la réalité congolaise qu'il a vécue, des réalités vécue grâce à ses lectures, de ses rêveries, le ses envies. Dieudonné Niangouna parle donc des ravages causés par la guerre civile et les séquelles de la colonisation française, proposant ainsi une écriture foncièrement contemporaine qui le place dans la veine des auteurs avant-gardistes. Comme Sony Labou Tansi, il questionne la vérité de l'illusion pour ne pas laisser son monde à la merci de l'illusion de la vérité.

En effet, organisé par l'association Akwaba culture, le prix ivoire du livre francophone met en lumière les nouvelles voix littéraires africaines et de la diaspora africaine, récompenser les auteurs émergents en leur offrant une reconnaissance et une plateforme pour faire connaître leur travail, favoriser la promotion de la littérature africaine sur l'ensemble du continent africain et au-delà delà des frontières. En d'autres termes, C'est est un espace de rencontres et de connexions entre les acteurs de l'industrie culturelle et créative africaine favorisant l'acquisition et la meilleure connaissance du livre et des arts Africains à travers le continent et le reste du Monde

Tables rondes, conférences-débats, ateliers d’écritures sont inscrits au programme de cette édition pour permettre aux festivaliers de découvrir les différentes facettes de la littérature africaine. Au-delà de la récompense, l'événement sera également un moment d’échanges et de débats sur l’industrie du livre, de la diffusion, de la distribution et de la promotion internationale du livre et des écrivains africains. Les ouvrages en finale pour cette édition sont entre autres « La mise en Papa » de Dieudonné Niangouna, « Le testament de Charles » de Christian Eboule, « Expat blues » de Lucy Mushita, « L’eunuque et l'empire » de Solo Niare, « Je remercie la nuit » de veronique Tadjo.

Cissé Dimi
Légendes et crédits photo : 
L'auteur et metteur en scène/DR
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