Avant l’annonce française, prévue ce 22 septembre, 152 des 193 pays membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) reconnaissent officiellement l’Etat de Palestine.
Le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal ont annoncé, le 21 septembre, leur reconnaissance de l'Etat de Palestine pour « donner un nouvel élan à la solution à deux Etats » au Proche-Orient. Ces décisions historiques portent à 152 le nombre de pays qui reconnaissent à ce jour l’Etat palestinien. Ils doivent être rejoints ce 22 septembre par la France, la Belgique, Malte, le Luxembourg et Saint-Marin, à l’occasion de l’assemblée générale des Nations unies.
Les dernières reconnaissances de la Palestine remontaient à juin 2024, lorsque l'Arménie et la Slovénie avaient franchi le cap en pleine guerre meurtrière dans la bande de Gaza. Un mois plus tôt, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège étaient venues s’ajouter à cette liste, dans le but de relancer le processus de paix sur la base d’une solution à deux Etats.
L’Union européenne reste très divisée sur le sujet. Avant la Suède, en 2014, les rares Etats-membres à avoir reconnu un Etat palestinien, principalement des Etats de l’ancien bloc soviétique, l’avaient fait avant leur adhésion à l’Union.
Depuis la création de l’Etat d’Israël, en 1948, les différents mouvements politiques palestiniens ont fait de la création d’un Etat palestinien indépendant l’une de leurs principales revendications. En 1988, la proclamation unilatérale de l’indépendance de la Palestine par l’Organisation de libération de la Palestine mène 82 Etats à reconnaître officiellement ce « nouveau pays ». Parmi eux, une majorité de pays d’Afrique et du Moyen-Orient et une partie de ce qui était alors le bloc soviétique.
De nombreux autres pays ont suivi progressivement le mouvement, notamment en Amérique du Sud, au début des années 2010 (Brésil, Argentine, Pérou, Uruguay…). Dans le contexte de la guerre menée par Israël à Gaza, qui a fait plus de 55 000 morts, neuf pays supplémentaires ont reconnu l’Etat palestinien, en 2024.
L’Autorité palestinienne se prévaut maintenant de la reconnaissance de la Palestine comme Etat indépendant par 148 pays, soit près de 75 % des 193 Etats membres de l’ONU. Pour le moment, aucun pays occidental du G20 n’a franchi le pas. De nombreux autres, comme la France ou le Royaume-Uni, entretiennent des relations diplomatiques avec l’Autorité palestinienne, sans pour autant avoir été jusqu’à reconnaître l’Etat en tant que tel.
En novembre 2012, la Palestine a été admise comme Etat observateur non-membre de l'ONU. Ce statut lui confère le droit d’assister à la plupart des réunions et d’en consulter la documentation, mais ne lui permet pas de voter, de proposer des résolutions ou de postuler à des offices onusiens. En mai 2024, la France avait déjà rappelé à l’ONU d'admettre la Palestine comme membre de plein droit.
L’un des points soulevés est la place de Washington sur l’échiquier géopolitique : « Tant que le pays de l’Oncle Sam continuera de mettre Israël sous son parapluie, il ne faut pas rêver d’une solution à deux États dans cette partie du monde. Du reste, on est fondé à croire que l’action des dix pays occidentaux vise à se donner bonne conscience. En tout cas, elle est loin d’être sincère car, nombre parmi ces pays, à commencer par la France, soutenaient ouvertement Israël dans sa folie meurtrière dans la bande de Gaza. Si ce n’est pas de l’hypocrisie, cela y ressemble fort », peut-on lire.
Et si la grande majorité des pays africains a reconnu l'État palestinien dès 1988, après la déclaration d'indépendance de la Palestine par l'OLP de Yasser Arafat, aujourd'hui « Ils ont beau crier leur ras-le-bol, leur voix reste inaudible. Le seul pays dont l’action a secoué l’Israël, c’est l’Afrique du Sud qui avait saisi la Cour internationale de justice. Mais la suite, on la connaît. Le pays de Cyril Ramaphosa a été sanctionné plus tard par le président américain... ».










