Guerre à l'Est de la RDC : un appel à la solidarité régionale pour éteindre le feu

Mercredi, Septembre 24, 2025 - 12:23

Lors de son discours à la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 23 septembre à New-York, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a lancé un message clair : la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) est une urgence mondiale et régionale.

Le chef de l’État a rappelé que la guerre dans l’Est de la RDC, qui dure depuis trois décennies, n’est pas seulement un problème congolais. « Ce qui se joue dans les Kivu et l’Ituri dépasse nos frontières. Les minerais pillés financent des réseaux transnationaux, les armes circulent sans contrôle, et les déplacements massifs créent une pression humanitaire sur toute la région », a affirmé Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Face à près de 7 millions de déplacés internes et un risque de propagation des groupes armés vers les pays voisins, le président a invité les États du bassin du Congo à se joindre aux efforts de paix.

Responsabiliser les acteurs régionaux

En citant la résolution 2773 du Conseil de sécurité et l’accord de Washington signé avec Kigali, Félix Tshisekedi a réaffirmé que la stabilité de la RDC passe par le retrait effectif du M23 et la fin de tout appui extérieur; le respect des engagements régionaux (processus de Luanda et de Nairobi); la coopération sécuritaire pour traquer les groupes armés locaux et étrangers. « Les pays de la région doivent choisir : être des artisans de la paix ou des complices de la violence », a averti le président.

Justice pour les victimes, fin de l’impunité

Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo  a plaidé pour la mise en place d’une commission d’enquête internationale et de mécanismes judiciaires régionaux pour sanctionner les crimes de guerre et les crimes économiques qui alimentent le conflit. Cette approche pourrait encourager les pays du bassin du Congo à renforcer la coopération judiciaire et sécuritaire pour couper les routes de contrebande et tarir les circuits de financement des groupes armés.

Paix et développement, un défi commun

Au-delà de la sécurité, le président a rappelé le rôle stratégique du bassin du Congo comme poumon écologique de la planète et réservoir de solutions pour le climat. Il a appelé à un nouveau pacte régional pour investir dans les infrastructures transfrontalières; protéger les forêts et les écosystèmes; partager les bénéfices des ressources naturelles de manière équitable. « Si nous voulons une Afrique centrale stable et prospère, nous devons allier paix, justice et développement durable », a-t-il conclu.

Un signal fort pour l’Afrique centrale

Ce discours pourrait ouvrir la voie à un nouvel élan de solidarité régionale, alors que l’Angola, le Congo, le Burundi et d’autres partenaires jouent déjà un rôle de médiateurs.

Le message du président de la RDC place la région du bassin du Congo au cœur de la réponse internationale et rappelle que la stabilité de cette zone stratégique est essentielle pour tout le continent. En ciblant à la fois les Nations unies et les voisins de la RDC, il repositionne la crise de l’Est comme une question de sécurité collective régionale. Le défi sera maintenant de traduire ce discours en actions concertées sur le terrain.

Jules Tambwe Itagali
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