A la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a livré, le 23 septembre, un discours qui résonne comme un appel panafricaniste. Son message : l’Afrique doit se lever contre les guerres imposées de l’extérieur et prendre en main son destin.
Le chef de l’État congolais a replacé le drame de l’Est de son pays dans un contexte continental. « Depuis plus de 30 ans, le peuple congolais paie le prix de son sol et de son sous-sol. Nos minerais alimentent les industries du monde entier pendant que nos enfants meurent et que nos villages sont incendiés. Cela doit cesser », a-t-il martelé.
Par cette déclaration, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo met en lumière un problème central : la RDC n’est pas seulement victime d’une agression régionale, mais d’un système qui utilise les conflits pour exploiter les richesses du continent africain.
Un message pour les Africains
Dans son allocution, le président congolais a salué la position commune africaine en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité, rappelant que le continent réclame depuis longtemps deux sièges permanents avec droit de veto. Il a également invité les pays africains à former un front commun contre l’impunité et à coopérer pour sécuriser les frontières, assécher les circuits de financement des groupes armés, protéger les ressources naturelles stratégiques. « Nous devons bâtir une Afrique qui ne se contente pas de subir l’histoire mais qui l’écrit », a-t-il soutenu.
L’appel à la justice et à la souveraineté
Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a plaidé pour la reconnaissance du génocide congolais et pour la mise en place d’un tribunal international ou africain capable de juger les crimes de guerre et les crimes économiques commis depuis trois décennies. Cette exigence de justice dépasse le cas congolais : elle interroge la capacité du continent à mettre fin à l’impunité qui nourrit les crises en Somalie, au Soudan, en Libye ou au Sahel.
L’Afrique, puissance climatique et énergétique
Le chef de l'Etat congolais a également rappelé que le bassin du Congo représente le deuxième poumon écologique de la planète, après l’Amazonie, et qu’il constitue une chance pour l’Afrique de peser dans les négociations climatiques mondiales.
Il a insisté sur le projet Grand Inga, qui pourrait fournir une énergie propre à toute l’Afrique centrale et au-delà, sur la nécessité de financements justes et équitables pour développer le continent.
Un discours qui résonne comme un manifeste panafricaniste
En plaçant la crise de l’Est dans un cadre de sécurité collective africaine, Félix Tshisekedi a transformé un problème congolais en une cause panafricaine. Ce discours pourrait encourager les mouvements citoyens, les intellectuels et les dirigeants africains à défendre la souveraineté des pays africains sur leurs ressources; refuser les guerres par procuration; construire une diplomatie continentale forte et cohérente
Pour le président Tshisekedi, l’heure n’est plus aux lamentations mais à l’action collective. Son cri est un rappel que chaque crise africaine non résolue fragilise l’ensemble du continent. A cet effet, il a expliqué que la paix dans l’Est du Congo est une condition pour la stabilité de l’Afrique centrale et, au-delà, pour l’émergence d’une Afrique unie et prospère.










