Le documentaire du vidéaste et metteur en scène belge Johan Grimonprez en mémoire de l’assassinat de Lumumba est doublement à l’affiche, ce mercredi 1er octobre, à une heure d’intervalle, à 19h00 au mythique cinéma de l’avenue des Champs-Élysées, l’Elysées Lincoln à Paris et à 20h00 à l’Utopia de Bordeaux.
La sortie en salle de « Soundtrack to a coup d’État », un long métrage de 2h30, est programmée ce mercredi 1er octobre à 19h00, au cinéma Elysées Lincoln, en présence du réalisateur Jolhan Grimonprez. Celle de 20h00 au cinéma Utopia de Bordeaux sera suivie d’un débat avec l’équipe du festival « La Classe ouvrière, c’est pas du cinéma ». L’autre programmation de cette semaine est annoncée pour le lendemain des deux premières, à savoir ce jeudi 2 octobre à 20h au Les 3 Luxembourg à Paris. Il est prévu un ciné-débat à la suite de la projection en présence de l’équipe du Décolonial Film Festival et en partenariat avec Cinewax.
La semaine prochaine deux autres salles vont accueillir « Soundtrack to a coup d’État ». À Paris, le cinéma Pathé Alésia prévoit sa soirée le mercredi 8 octobre à 19h45. Il s’agit d’un Ciné-concert avec le musicien haïtien « Jowee Omicil aka Mr. Bash ! », en présence du réalisateur Johan Grimonprez comme à la première parisienne. Et, Le Dietrich à Poitiers va recevoir le documentaire le lendemain, soit le jeudi 9 0ctobre à 20h. La séance se tiendra en présence de Daniela Da Fonseca Gomes Nazaré, fondatrice du média Okinka, et Véronique Clette-Gakuba, chercheuse en sociologie à 1’Université Libre de Bruxelles.

Réalisation du belge Jolhan Grimonprez, « Soundtrack to a coup d’État » est « composé d‘images d’archive inédites, de coupures de journaux, de citations tirées de livres, de mémoires sonores, d‘extraits d‘interviews et de fragments musicaux », apprend-on. Le film historique qui mêle jazz, politique et décolonisation « révèle un incroyable épisode de la guerre froide ». Par ailleurs, dans ce documentaire où apparaissent notamment Patrice Lumumba, Louis Armstrong, Dizzy Gillespie et Nina Simone, notamment « transcende les codes du documentaire classique ».
Grand Prix documentaire musical
En effet, on lui reconnaît la particularité d’entraîner le spectateur « dans une course effrénée » où il réussit à faire dialoguer la politique et la musique, dans le contexte de l’indépendance du Congo-Léopoldville. Dès lors, le montage de « Soundtrack to a coup d’État », souligne-t-on, « peut être comparé à une improvisation de jazz, une jam-session avec l’Histoire, un groove implacable sur les hypocrisies du pouvoir qui ne laisse aucun répit ».
Le documentariste belge Jolhan Grimonprez rappelle un épisode historique en terre américaine en lien avec la décolonisation du Congo de février 1961. Deux musiciens afro-américains, la chanteuse Abbey Lincoln et le batteur Max Roach causent l’interruption d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce, en protestation contre l’assassinat, le 17 janvier 1961, du Premier ministre d’alors, Patrice Lumumba avec l’implication de la CIA. Quelques mois plus tôt, en novembre 1960, à son insu, Louis Armstrong nommé Ambassadeur factice du Jazz avait servi de couverture à une mission au Congo qui a permis aux États-Unis de planifier et réussir le coup.
Notons que, nommé aux Oscars 2025 pour le Meilleur film documentaire, « Soundtrack to a coup d’État » a reçu le Grand Prix documentaire musical au FIPADOC 2025, a obtenu le Prix Spécial du Jury du World Cinéma Documentary pour l’Innovation Cinématographique au Sundance Film Festival, en 2024, l’an dernier il était également le Best Film Documentary Competition au Sofia International Film Festival et avait décroché de même le Prix du Jury du Meilleur Documentaire International au festival Docville).










