La floraison des orchestres amateurs composés exclusivement des élèves qui virent le jour au Congo notamment à Brazzaville et Pointe-Noire à partir des années 70 fut à l’origine de l’éclosion des grands noms de la musique Congolaise tels que Aurlus Mabele, Nzongo Soul, Fernand Mabala, Jean Baron et bien d’autres …
Dans la foulée, le département de la Bouenza ne fut pas en reste. En effet, à l’instar d’Athanase Nkaya alias Mathos Mwana Moukamba, jeune chanteur qui a fait la pluie et le beau temps de l’orchestre super Boboto, Luli Madera, Minou Michel anciens sociétaires de l’orchestre African Flash de Jacob actuel Nkayi, originaires de la Bouenza, naquit a Madingou un jeune chanteur talentueux dénommé Kaly Djatou. De son vrai nom Koudiatou Maurice, Kaly Djatou est née le 20 Janvier 1957 à Aubéville, localité située à quelques encablures des collines de Madingou où son père Maurice Loukombo fut menuisier dans une ferme d’un exploitant agricole et forestier d’origine Française du Nom de Maurice Dupont. Suite à la faillite de l’entreprise de l’exploitant forestier agricole français en 1964, la famille Loukombo s’installa à Madingou gare au quartier Canada où Kaly Djatou fit ses premiers pas dans la musique au sein de la chorale de l’église catholique ou il est au départ batteur de tam-tam. Attiré par le gout de la musique, il assiste en tant que ngémbo lors des concerts livrés par les orchestres tels que African King Pili Pili, super Tembesa, Kimbo Ntouma dans les deux grands bars dancing de Madingou gare à savoir Mouanza et Bony, Nkaya Mathos Mwana Moukamba fut sa vedette préférée.
Dans cet élan le jeune Kaly Djatou regroupait parfois les jeunes de son quartier et organisait des séances des répétitions à l’aide des instruments de fabrication artisanale, il en était le principal chanteur compositeur. Au fil des temps, ses talents de chanteur compositeur allaient grandissant et avait à son actif plus d’une centaine de chansons écrites en Lari et Lingala. Sa chanson intitulée « idole ya quartier » chanté pour la première fois le 30 Avril 1975 dans le groupe vocal les Lionceaux de Nkieni connue un franc succès dans le village. Arrivée en classe de 3eme au collège de Madingou, Kaly Djatou obtint le Bepc au cours de la même année et se retrouva à Brazzaville, au lycée Chaminade puis au lycée de la Révolution. Habitant du quartier poto-poto sur l’avenue de France, Kaly Djatou fut remarqué comme un jeune chanteur pétri de talents par les jeunes du quartier qui venaient souvent écouter ce rossignole venu du village lorsqu’à certaines heures il fredonnait des chansons, assis devant son domicile. Ainsi une ceinture de sympathie se forma autour de lui à l’image d’un fan club qui lui facilita l’entrée dans l’orchestre amateur Bilenge Sakana, groupe qui avait pignon sur rue à Brazzaville et surtout à Poto-poto. Bien qu’ayant été accepté dans le groupe, Kaly Djatou fut confronté à la difficulté de trouver une place au niveau de l’attaque chant de l’orchestre ceci pendant deux ans sans aucune prestation dans Bilenge Sakana. Mais en désespoir de cause, son chef de classe Dominique Kengolet lui proposa en 1978 de le rejoindre dans l’orchestre Bayina libakou mabe ou il forma un duo étincellent de chanteurs avec Jean Claude Okombe.
L’orchestre Bayina libakou mabe fut composé ainsi qu’il suit Dominique Kengolet (Guit solo, chef d’orchestre), Mekane Bouvhez (Guit Acc), flavien (deuxième guit Acc), Bafinangana (Batteur), Azoke (guit basse), Atoba Adolphe (Chanteur et président de l’orchestre), Kaly Djatou, Boulamatele, Sley, Jean Okombe (Chanteurs).
Il sied de signaler que le parcours de Kaly Djatou avec le groupe Bayina libakou mabe fut marqué par deux évènements majeurs en 1980 à savoir l’enregistrement à Kinshasa au studio Veve De Verckys Kiamwanga de cinq titres « Innocent » et « Lekouleme» d’Adolphe Atoba, « Washamba» de Jean Claude Okombe, « Hélène » de GTM, « Mbongo ya l’état » de Kaly Djatou et sa participation avec le groupe a la première émission diffusée en couleurs par Télé Congo Intitulée « Jeunes talents » qu’animait fortuné Joachin Et Isabelle Tomage…A suivre










