En République du Congo, les Contributions Déterminées au niveau National (CDN), engagements climatiques nationaux définis dans le cadre de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique, affichent un déficit financier de 3, 6 milliards de dollars américains sur un total estimé à près de 9,6 milliards de dollars américains, révèle le rapport de l'évaluation de la CDN 2.0.
C'est au cours de l'atelier de la présentation, le 02 octobre à Brazzaville, des résultats de l'évaluation de la CDN 2.0 et collecte de mesures et actions prioritaires de la CDN 3.0 que la ministre de l'environnement, du développement durable et du bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault a fait un briefing de ces résultats d'évaluation.
Devant la représentante du coordonnateur résident du système des nations unies au Congo, les membres du corps diplomatique, les représentants de la société civile ainsi que d'autres représentants des agences des nations unies au Congo et institutions internationales, la ministre Arlette Soudan-Nonault a indiqué que les résultats de ce rapport éloigne le Congo de l'atteinte de ces objectifs de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre, dont 23% conditionnés par la mise à disposition de financements extérieurs.
En effet, malgré les progrès enregistrés dans le secteur forestier, notamment en lien avec l'interdiction de torchage, la ministre de l’Environnement a affirmé que : « le secteur de l'énergie, principal émetteur, n'a mis en œuvre qu'une seule mesure sur les 4 prévues dans le domaine des énergies renouvelables. Les transport, l'urbanisme, les déchets et les procédés industriels accusent des retard significative ».
Elle précise qu’au total, seulement quatorze projets d'atténuation ont pu être clairement identifiés comme action d'atténuation post 2021 au niveau national et la quasi-totalité, treize projets sur quatorze sont concentrés dans le secteur forestier.
Dans le domaine de l'adaptation aux changements climatiques, le bilan est tout aussi déplorable selon la ministre. Car, « si des avancées sont visibles dans le domaine de la santé et des ressources en eau, il n'en n'est pas de même pour la réduction des risques de catastrophes pour le secteur de l'habitat. Ces derniers n'ont déroulé aucune action valorisable au titre de la mise en œuvre des engagements de la CDN 2.0 », a-t-elle indiqué.
La cause de cet échec serait d'après la ministre, l'indisponibilité récurrente des données limites. Par ailleurs, le financement a également été un obstacle majeur dans l'atteinte des résultats voulu. « Sur un besoin total estimé à près de 9,6 milliards de dollars américains pour la mise en œuvre des actions CDN, seulement 919 de millions de dollars US ont été mobilisés à ce jour, soit à peine, 11%. Un déficit financier de 3, 6 milliards de dollars est concentré sur les secteurs des transports et de l'énergie. Cela signifie que nos ambitions de financements sont restées des vœux pieux », a déploré la ministre.
En outre, la gouvernance, c'est à dire, le cadre institutionnel prévu pour piloter la CDN 2.0 a également été un obstacle. « Le cadre institutionnel prévu pour piloter la CDN 2.0 est resté à ce stade, lettre morte. Les organes de coordination n'ont pas réellement bien fonctionné. L'appropriation par les secteurs a été très faible en l'absence d'un système de suivi robuste, a induit un manque de compatibilité et de traçabilité de l'action au titre de des engagements de la CDN 2.0 », a-t-elle rappelé.
Pour ce qui est de la collecte des propositions pour la CDN 3.0, la ministre a fait appel aux propositions innovantes et constructive de l'ensemble, des État, des secteurs privés, des sociétés civiles et des partenaires techniques et financiers présents, pour parvenir à des résultats ambitieux, réaliste et « surtout à la hauteur des attentes et structuré pour qu'elle soit opérationnel dans les cinq ans », a-t-elle insisté.










