Le Mouvement terroriste AFC/M23 a récemment annoncé qu’il n’acceptera plus aucun document de voyage émis par les autorités congolaises pour accéder aux territoires sous son contrôle.
Selon cette rébellion, seuls les visas apposés sur des passeports délivrés par son administration seront désormais considérés comme valides. À partir du 1ᵉʳ novembre 2025, l'AFC/M23 n'acceptera plus tout document de voyage délivré par les autorités congolaises pour entrer dans les zones sous son contrôle.
À Kinshasa, on semble minimiser ce qui apparaît vraisemblablement comme une provocation de plus. Déjà, le passeport made in AFC/M23 récele quelques déficiences qui écorne sa validité tout en le disqualifiant au regard des standards nationaux et internationaux.
Les quelques anomalies décelées se cristallisent notamment autour de l'absence de la mention officielle du pays d’émission et d'éléments de sécurité indispensables à l'authentification d’un document officiel (filigrane, hologramme, etc).
En outre, d'après maints analystes, la substitution de l’emblème nationale relativise la portée de ce document. Celui-ci passe dans certains esprits pour une violation flagrante de la Constitution et des lois en vigueur, notamment en matière d’identification des citoyens et de régulation de la mobilité des personnes.
Un État dans un État
Sans validité légale ni valeur internationale, car délivré par une autorité illégitime, le passeport made in AFC/M23 n'a aucune base juridique, ni au regard du droit congolais, ni du droit international, fait-on ramarquer.
Le fait qu'aucun État, ni aucune organisation internationale (ONU, UA, etc.) ne reconnaît les documents délivrés par des entités insurrectionnelles, ce passeport risque de n'avoir aucun impact tant en interne qu'en externe. Son utilisation peut même exposer ses détenteurs à des sanctions, notamment pour usage de faux.
Cette situation complique le travail des humanitaires contraints de naviguer entre des exigences illégitimes et les restrictions sécuritaires, au détriment de l’assistance aux populations vulnérables.
Qu'à cela ne tienne. Une chose est sûre, c'est qu'il s’agit là d’un indicateur clair de l’intention du M23/AFC de s’ériger en autorité parallèle, se comportant comme un État dans l’État, dans une logique assumée de balkanisation.










