L’Ecole Supérieur de Gestion et d’Administration des Entreprises (ESGAE) a organisé les journées scientifiques de Brazzaville sous le patronage du directeur général, Roger Armand Mackany.
Placées sous le thème : « Monnaie, microfinances numérique et inclusion financière numérique dans le contexte du Cameroun et du Congo : approches comparatives », la première journée a donné lieu des conférences parmi lesquelles celle portant sur ‘’La digitalisation numérique en contexte congolais’’.
Abordant le thème, les deux orateurs enseignant à l’ESGAE à savoir M. Rock Armel Mpemessi Welle et Mme Olive Brigitte Moukouka Gnabouya ont fait
savoir qu’ils ont fait une analyse empirique de la situation en s’appuyant sur des rapports officiels et des articles de certains auteurs en République du Congo.
A cela s’ajoute les constats nationaux qui concerne les PME camerounais et transposable au contexte congolais pour mettre en évidence plusieurs limites à la digitalisation notamment l’insuffisance de connaissances et des compétences pour gérer la digitalisation à la méconnaissance de ses avantages ; d’absence objective liée à l’apport de la digitalisation ; la résistance au changement ; l’insuffisance et la qualité des infrastructures en télécommunication et de connexion internet, et le coût d’accès à l’internet, l’absence de contrôle de
l’Etat et des mesures d’accompagnement aux entreprises, les manque d’encadrement juridique des activités digitales. Présentant l’état des lieux de la digitalisation en tenant compte du contexte congolais, Mme Olive Brigitte Moukouka Gnabouya a relevé que c’est un phénomène qui n’est pas nouveau et les Congolais l’ont hérité depuis des années. « Parce que c’est l’usage le plus répandu des technologies digitales aujourd’hui… Il est même difficile de nos jours de circonscrire ce problème tellement qu’il ya beaucoup de technologies qui entrent dans l’action que ça devient un problème très complexe pour les organisations et les acteurs des secteurs du numérique de donner une définition plutôt claire », a-t-elle indiqué.
Selon elle, la digitalisation se caractérise plutôt par l’avènement le plus répandu des téléphones portables connectés et l’internet qui s’est répandu.
Avec cela, il y a eu des applications mobiles qui se sont développées et les usages ont aussi suivi ce développement pour arriver au terme le plus utilisé,
aujourd’hui, qui est la transformation digitale qui est venue remodeler le monde économique et d’intermédiation.
Face à ces facteurs, Mme Olive Brigitte Moukouka Gnabouya affirme que la transformation digitale ne dépend pas uniquement de la technologie mais aussi de la culture organisationnelle et des capacités internes des entreprises.
« En 2020 moins de 40% d’entreprises utilisaient l’internet et à peine 7% avait recours à un ordinateur. Et le taux de pénétration d’internet à la population était inférieur à moins de 10%. Ces chiffres traduisent une fracture numérique importante qui limite l’accès au service d’information et d’activité économique », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter « Cependant il n’y a pas de signaux possible notamment l’usage du mobile a connu une forte progression grâce au service Mobile Money proposé par MTN et Airtel. Ces technologies permettent non seulement de se connecter à internet mais de réaliser des transactions financières qui jouent un rôle clé dans l’inclusion numérique financière en touchant les publics les plus éloignés et des infrastructures classiques ». A l’Agence de Régulation des Postes et Communication Electroniques (ARPCE), les données de l’année en cours n’étant pas encore disponibles, les orateurs ont simplement présenté celles de 2024. D’après elles, le nombre d’abonnés connecté à internet de moins de 40% à 59,2% en 4 ans. Par contre les abonnés au Mobile Money est de 3,4% sur une population estimée à 5 000 000 d’habitants.
S’expliquant sur l’importance de ces journées, Armant Roger Mackany que « comme vous l’avez constaté sur l’affiche et les panneaux, il s’agit des journées scientifiques qui traitent de l’inclusion. Aujourd’hui c’est un thème d’actualité qui traverse tous les pays et à toutes ces questions de Mobile money, toutes ces transactions qui se font. Ce sont des sujets de recherche et qui contribuent au développement de nos pays ».
En sa qualité de patron de cette université d’utilité publique, M. Mackany pense que l’ESGAE en tant qu’école de gestion qui a un partenariat ave l’université Rouen et bien d’autres universités, a été choisie pour abriter ces rencontres scientifiques. « Elles vont permettre à nos étudiants, à nos chercheurs d’être déjà à la Une sur ces questions : où en sont les chercheurs. Quels sont les défis qu’il faudra relever», a-t-il éclairci.