Revendications sociales : Juste Désiré Mondélé rappelle les ex-travailleurs d’Averda à l’ordre

Jeudi, Octobre 30, 2025 - 23:45

Le ministre de l’Assainissement urbain, du Développement local et de l’Entretien routier, Juste Désiré Mondélé, a rappelé, le 30 octobre à Brazzaville, aux ex-agents de la société Averda, la nécessité de privilégier le dialogue social ou de saisir les juridictions civiles dans le cadre de leurs revendications.

Juste Désiré Mondélé s’est exprimé au cours d’une conférence de presse en fin d’après-midi pour répondre au sit-in organisé par les ex-travailleurs de la société Averda devant son cabinet de travail en matinée. Ceux derniers réclament, entre autres, le paiement de leurs arriérés de salaires et de décomptes finaux. Pour le ministre de l’Assainissement urbain, du Développement local et de l’Entretien routier, les différends opposant Averda à ses employés relèvent des juridictions civiles, notamment du tribunal du travail ou de l’inspection du travail.

« Ils réclament leur droit, ce qui est forcément légitime, mais il ne faut pas qu'en réclamant leur droit, qu’ils entrent dans une zone de non-droit. Parce qu'en entrant dans la zone de non-droit, nous ne pourrons pas les accompagner, les aider. Par contre, s'ils restent dans la zone de droit, naturellement, en tant que gouvernement, nous allons y veiller dans le cadre de l'exécution du protocole transactionnel, pour que chaque fois qu'il y aurait un paiement, ou si l'État fait des efforts au fur et à mesure, le solde tout compte de ces salariés soit une priorité », a-t-il rappelé.

Selon Juste Désiré Mondélé, il n'y a pas eu rupture de contrat entre Averda et les collectivités de Brazzaville et Pointe-Noire. Le contrat étant arrivé à terme, les deux parties étaient en discussions pour un éventuel renouvellement et y étudier les conditions. Malheureusement, il s'est greffé un mouvement social de grève générale illimitée. « En réalité, lorsqu'une société s'installe en République du Congo, il y a le tribunal administratif et d’autres organismes qui font que, on peut savoir si la société a disparu ou pas. La société Averda n'a pas disparu, puisqu'elle a des contrats transactionnels, un protocole transactionnel avec l'État », a-t-il insisté, précisant que le ministère n’a pas compétence à trancher ce type de contentieux.

Partageant la détresse de ces Congolais ayant perdu l’emploi, le ministre pense que le tout doit se faire dans la légalité. En effet, pères de familles, certains anciens employés d’Averda ont travaillé pendant les 15 ans de la durée du contrat de cette société avec l’Etat congolais. Quelques-uns ont été recrutés par la société Albayrak. D’autres par contre ne savent pas à quel saint se vouer. Le gouvernement qui s’apprête à lancer des travaux d’assainissement et de pavage des voiries urbaines de Brazzaville pourrait solliciter leur expertise.  « Nous demeurons sensibles aux difficultés que peuvent rencontrer des pères de famille, des jeunes, aujourd'hui au chômage alors qu'ils avaient un emploi. Ils sont partis de salariés à chômeurs, donc nous allons voir dans quelle mesure avec les projets que nous sommes en train de lancer dans le cadre de l'assainissement, certains peuvent aussi s'exprimer à ce niveau-là. Mais cela ne va pas être dans le désordre, parce que nous n'allons pas le tolérer », a averti le ministre.

Avant de venir prendre d’assaut les alentours de l’immeuble abritant le ministère en charge de l’Assainissement, ces anciens travailleurs d’Averda seraient passés par le parlement, notamment le Sénat et le médiateur de la République sans certainement trouver gain de cause. « Nous ne pouvons pas interférer dans le management d'une entreprise privée. Nous pouvons faire des recommandations pour prendre une main-d'œuvre experte. J'ai été moi-même chef d'entreprise, le droit de grève illimitée n'existe pas dans le code de travail du Congo. Lorsqu'on entre dans un bras de fer social qui perdure, on met en danger l'outil de travail, on le casse. C'est un peu, entre autres, l'une des raisons aussi de la situation d’Averda », a-t-il répondu à une question se rapportant au transfert du personnel d’Averda à Albayrak.

Il s’agit notamment de l’une des revendications du collectif de ces anciens agents qui demandent à ce qu'ils soient recrutés par la société turque qui a remplacé Averda.  « La République du Congo produit environ 1 500 tonnes de déchets par jour dans ses deux principales villes. Détruire l’outil de travail au nom d’un conflit social, c’est mettre en péril la salubrité publique », a conclu Juste Désiré Mondélé.

 

Parfait Wilfried Douniama
Légendes et crédits photo : 
Le ministre Juste Désiré Mondélé animant la conférence de presse; les ex travailleurs de la société Averda revendiquant leurs droits/DR
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