Contrairement à Brazzaville où les heures de la pause dans les administrations tant publiques que privées vont de 12 heures à 14 heures, à Pointe-Noire dès 10 heures de nombreux restaurants « Malewa » sont pris d’assaut par des potentiels clients qui se disent être en pause.
Ces agissements créent des dysfonctionnements dans la marche normale de certaines entités administratives, autrement dit des velléités d’absentéisme dans les administrations. Encore que dans ces maléwa, il faut déplorer, l’état d’insalubrité dans lequel ils se trouvent. Ces nombreux maléwa sont devenus des lieux où l’on peut facilement contracter une infection microbienne. Les clients de ces milieux sont de diverses catégories, notamment les fonctionnaires, les chômeurs, les jeunes, les vieux, les badauds, mais c’est beaucoup plus des travailleurs qui prennent très tôt d’assaut ces milieux. Et lorsqu’on les interroge, ils n’hésitent pas à déclarer que ces milieux se remplissent très vite à cause des prix des mets qui y sont vendus.
Décidemment, l’on se demande s’il n’y a pas conventionnellement parlant une heure admise pour prendre une pause encore qu’aller en pause serait quand même synonyme d’avoir exécuté une tâche pendant un intervalle de temps donné. Il serait quand même incongru d’aller en pause à 10 heures dans un maléwa lorsque l’on n’a pas exécuté aucune tâche administrative du jour. « Ces restaurants qui se remplissent aux heures de travail deviennent aussi un moyen de sabotage du boulot. Car comment comprendre qu’un travailleur qui arrive au boulot à 8 heures, pense tout de suite de prendre une pause à 10 heures pour aller s’asseoir dans un maléwa alors qu’il a bel et bien une tâche administrative qui l’attend », s’est plaint un ponténégrin abordé sur la question.
Dans ces maléwa aux heures précoces, toutes les questions sociales sont abordées et c’est cela qui occasionne des longues causeries inutiles. Des sujets comme le football, tant national ou international, la politique, l’économie, la culture, la musique, la religion, les business, bref des sujets qui ont parfois rien à voir avec le fonctionnement administratif proprement dit. Ces débats d’actualité ou non se passent à proximité de toute saleté, car ces restaurants maléwa manquent des endroits aménagés pour jeter les déchets et les détritus de nourriture consommée.Tout traîne çà et là exposant ainsi des clients à de nombreuses maladies. On voit par là des petites cuvettes d’eau souillée pour se laver des mains, des serviettes ayant perdu leur éclat pour se souiller des mains, des cuillères et assiettes nettoyées avec une eau noirâtre très sale.
« La vraie crainte, dit un client, est que si ces milieux demeurent sans condition hygiénique, les pauses que l’on prend pour venir manger ici pourraient se transformer à des sales occasions pouvant conduire à de nombreuses pathologies. Ces maléwa sont pour la plupart installés à ciel ouvert et les aliments exposés aux rayons solaires et aux mouches. Ils sont vendus jusqu’aux heures tardives et ceux qui ne sont pas achetés sont congelés pour être réchauffés et congelés par la suite pour enfin être revendus. Dans ce cas, l’aliment n’est pas loin d’être assimilé à un met avarié. Mais à dire vrai, ces restaurants se remplissent de temps en temps à cause des prix abordables des plats vendus », a conclu ce client qui pense que l’on n’a pas d’autres choix.
Cette pratique des maléwa qui se généralise dans la ville tend à créer même des slogans contraires à la condition sanitaire du genre, « Congolais akufaka na microbe té », qui se traduit littéralement par « le microbe qu’infecte un Congolais ne pourra jamais le conduire à la mort ». Slogan à connotation dangereuse et encourage la détériorisation de l’hygiène alimentaire tout en contraignant les maléwa à demeurer dans cet état. Demeurés constamment dans cet état, ces maléwa peuvent pendant la saison des pluies se transforme en des refuges microbiens.
Serges Ndinga, un habitant de Pointe-Noire travaillant dans une sous-traitance de la place pense pour sa part qu’il est temps que ceux qui sont en charge des questions d’hygiène générale se réveillent pour infliger des amendes à des tenants et gérants de ces milieux qui seraient tenter de ne pas observer les règles d’hygiène : « Je suis d’accord pour que les mesures dures soient prises à l’endroit des maléwa sales qui sont des endroits où facilement le client qui vient pour s’alimenter peut s’attraper après quelques jours une maladie. Les propriétaires de ces endroits, poursuit l’orateur, gagnent un peu de sous qui pourront leur permettre de travailler dans des conditions saines », a-t-il dit.
Notons que maléwa qui se remplissent avant les heures de pause occasionnent dans certaines administrations un ralentissement du rythme de travail. Encore que ces endroits qui pour la plupart ne respectent aucune règle d’hygiénique sont passées comme des refuges de certains microbes dans la ville.