Cinq aveugles avaient été déclarés admis au baccalauréat, session de juin 2014. Seulement, ces nouveaux bacheliers aveugles se sont exprimés le 06 août à Brazzaville pour évoquer la disparition des copies de philosophie en écriture braille à la direction des examens et concours.
Le porte-parole de ce collectif des élèves aveugles, Cardorel Christain Van Manoungou, qui s’est indigné à la maison de l’aveugle rappelle que « le fait a impacté négativement sur les mentions de leurs diplômes ». Il persiste et signe sur le tort causé aux élèves aveugles. « Si les copies d’examen de philosophie en braille étaient corrigées normalement, cela devrait influencer positivement leurs mentions au baccalauréat ». Cardorel Christain Van Manoungou a précisé que là où le bât blesse c'est que le phénomène est devenu récurrent. « Ainsi, à chaque session du baccalauréat, les élèves aveugles sont confrontés à ce type de problème. Ceci pourrait s’apparenter à un manque de considération de cette couche de la population. À moins que ce ne soit une négligence délibérée ».
Malgré ce contexte défavorable, le collectif des nouveaux bacheliers aveugles a salué, en leur fort intérieur, l’action entreprise par la ministre des Affaires sociales, Émilienne Raoul, qui leur a affecté des précepteurs ou répétiteurs. Dans un monde où la solidarité et la reconnaissance sont à créer, les aveugles ont aussi loué l’action de Léon Nkenzo, directeur de l’Institut national des aveugles du Congo pour son assistance pédagogique.
Quel avenir académique pour ces nouveaux bacheliers ?
Ils ont exprimé leur désir de s’inscrire tous à la faculté de droit. Par ailleurs, répondant à une question de savoir pourquoi les élèves aveugles avaient plus d'engouement pour les études littéraires, Cardorel Christain Van Manoungou, a évoqué la carence en professeurs dans des matières scientifiques. D'où son cri de coeur à l’État qui doit regarder ce problème auquel est confronté l’Institut national des aveugles du Congo alors que l'établissement regorge d'élèves qui affichent leur volonté d’apprendre les sciences.