Le concert qu’il a livré la soirée du 12 novembre à la suite des allocutions successives de la Déléguée Wallonie-Bruxelles, Kathryn Brahy, et du directeur de l’Institut français (IF), Philippe Larrieu, a donné le ton festif de la manifestation déployée sur sept sites de la ville jusqu’à dimanche.
Sur un ton convivial, Kathryn Brahy et Philippe Larrieu ont procédé à l’ouverture de la deuxième Fête du livre. La cérémonie qui avait eu pour cadre la Bibliothèque Wallonie-Bruxelles avait malgré tout conservé son caractère officiel. Passé ce moment où l’importance de l’événement avait été souligné en même temps que la qualité de ses participants, le concert qui s’en est suivi a créé l’ambiance propice à la célébration. Rien d’étonnant que la Fête du livre soit célébrée en musique, les textes qu’ils soient dits, lus ou chantés gardent la même portée sur les âmes.
Capitale musicale africaine, Kinshasa n’aura pas péché en souhaitant la bienvenue en musique aux hôtes de la deuxième Fête du livre. Devant le micro avec ou sans guitare, Petit Wendo a su charmer le public réuni dans la Salle Brel où s’est poursuivie la soirée d’ouverture. Le répertoire exécuté avec maestria n’aura assurément pas déplu surtout que le célèbre tube Marie-Louise offert à son entrée, l’on s’en est bien aperçu, parvient encore à faire de l’effet six décennies après sa sortie.
La soirée n’était pas seulement animée au gré des chants. En effet, entre des interprétations des airs des pères de la rumba, à l’instar de son feu mentor Wendo Kalosoy, Adou Elenga et Grand Kallé confondus aux siens propres, Petit Wendo trouvait à chaque fois le moyen d’en placer une. Il amusait l’assistance avec des adresses régulières en lingala avec la recommandation expresse : « Veuillez traduire », à l’attention des voisins ne parlant pas la langue. Et pour ce qui était des morceaux, la musique étant un langage universel, qu’importait le texte en lingala, ils étaient applaudi à l’unanimité. Certains avec plus de frénésie que d’autres. Et donc, le chanteur n’avait pas tort de dire que la femme ou l’amour ne pouvaient constituer les seuls contenus des textes. Les chansons ne pouvaient pas toujours ressasser ses sujets faisant abstraction des autres faits sociétaux. Pour preuve, Petit Wendo a, par exemple, fustigé le dénigrement dans Matongi et condamné l’abandon d’enfants à la naissance dans Abwaki mwana.
Le concert s’est déroulé dans la bonne humeur, une ambiance bonne enfant que le chanteur faisait de son mieux pour conserver. Quand il ne donnait pas un avis sur un sujet ou un autre, il glissait une plaisanterie qui souvent ne laissait pas le public de marbre. Composé en majorité de locuteurs de lingala, il riait à cœur joie. Et, il s’est même trouvé au moins quelqu’un pour suivre son conseil aux personnes venues seules. Il leur a proposé de danser avec un livre pour compenser le manque de cavalier ou cavalière, ce fut fait. Par ailleurs, alors qu’il parvenait à faire passer ses remarques sur la chanson congolaise ou les comportements répréhensibles sur le ton de l’humour, le chanteur se refusait toujours à user de la langue française. Et de surcroît, rattachait à tort le livre au français et à la francophonie se targuant d'être partisan de la « lingalaphonie » oubliant qu'il existe par exemple de la littérature en lingala. C'est le cas notamment du roman Ebamba, Kinshasa Makambo de Richard Ali A Mutu.