7è art : le film sur l’exposition des œuvres africaines d’Alexandre Iacovleff projeté au Centre culturel russe

Lundi, Mars 16, 2015 - 17:15

C’est à l’honneur des élèves et étudiants de quelques établissements de la ville capitale que ce film qui retrace les deux expéditions d’Alexandre Iacovleff a été projeté au Centre culturel russe (CCR) de Brazzaville. 

Peu avant la projection de ce film, Sergey Belyaev, directeur du CCR, a expliqué brièvement à l’auditoire, ces deux expositions qui ont été faites par l’équipe de Citroën, réunissant une douzaine de véhicules. La première expédition a-t-il indiqué, parle de la « Croisière noire ». Cette expédition a duré sept mois, a traversé toute l’Afrique. A l’époque traverser l’Afrique en voiture, c’était tout un exploit. La deuxième expédition c’est celle qui a commencée au Proche orient et a traversé la Chine jusqu’au Hong-Kong. Cette expédition a été exceptionnelle sur le plan de son temps et de sa distance (des milliers et des milliers de kilomètres de traverser).

Qui est Alexandre Iacovleff et qu’a-t-il fait exactement ? 

Alexandre Iacovleff (ou Yakovleff), né le 25 juin 1887 à Saint-Pétersbourg, est un peintre russe naturalisé français, devenu célèbre par ses nombreux portraits d’Africains et d’Asiatiques. Fils d’un officier de marine, Alexandre Iacovleff fait ses études au lycée de Saint-Pétersbourg, puis, à 18 ans, il suit les cours à l’académie impériale de beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Il participe au renouveau du courant artistique « Mir Iskousstva », association fondée par Alexandre Benois et Serge de Diaghilev.

Grâce à une bourse, il séjourne en 1913 en Espagne avec son ami, grand peintre russe, Choukhaïev, puis voyage avec lui en Italie en 1914-1915. Il retourne en Russie au début de la première guerre mondiale. En 1917, toujours grâce à une bourse, il part pour la Chine puis passe six mois dans l’Ile japonaise d’Izu Öshima.

Il ne retourne pas en Russie où la Révolution d’Octobre a installé le pouvoir des Soviets. En 1920, il s’installe en France où il acquiert une certaine renommée grâce à des expositions. Son style, comme celui de son ami artiste peintre Vassily Schoukhaeff, est qualifié de « néo académisme » ou « néoclassicisme » qui se distingue par son réalisme articulé.

Devenu célèbre à Paris dans les années vingt Alexandre Iacovleff est choisi par le fondateur de Citroën pour fixer « par le crayon et par le pinceau » les mœurs et les coutumes indigènes lors de l’expédition nommée « La Croisière noire » qui a traversé en 1924-1925 l’Afrique en commençant en Algérie, à travers l’Afrique équatoriale française et le Congo belge, jusqu’au Madagascar. Le 12 mars 1925, l’expédition  fait une escale à Stanley ville (maintenant Kisangani). Une exposition des œuvres de Iacovleff  y inaugurée le 15 mars par le gouverneur général du Congo belge, Adolphe de Meulemeester. Plus tard, c’est le pays des Mangbetou où les femmes portent cette étrange coiffure qui marqua tant les artistes européens au retour de l’expédition. Après le Mozambique, les trois groupes de la « Croisière noire » atteignent Madagascar où ils sont accueillis en grande pompe. De ce voyage de la « Croisière », Iacovleff rapportera une multitude d’œuvres peintes et de dessins qui sont exposés à plusieurs expositions à Paris. Les albums et les livres relatent cet exploit scientifique et artistique.

En 1931 Iacovleff est à nouveau le peintre officiel de l’exposition de Citroën nommée « la Croisière jaune » en Asie et rapporte, malgré les difficultés rencontrées, de nombreux paysages, scènes de mœurs et portraits d’une égale qualité. Africaniste, orientaliste, Alexandre Iacovleff est considéré comme le premier peintre européen à avoir pénétré et révélé le visage des deux continents.

En 1934, Iacovleff est choisi pour diriger l’école de dessins et peintures du Musée de beaux-arts de Boston (Etats-Unis). En 1936 nombreuses expositions en Amérique : Charleston (Gibbs Art Gallery), Boston (R.C. Vose Galleries), New York (M. Knordler & Company) sont organisées. Il rentre en 1938 à Paris où il meurt. Très tôt admirée et collectionnée, l’œuvre d’Alexandre Iacovleff est actuellement répandue dans le monde entier.

L’exposition du Centre culturel russe de Brazzaville comprend des copies de ses toiles sur huile et de ses dessins emportés de la « Croisière noire », ainsi que quelques photos du peintre et de son travail. L’exposition  est organisée avec l’assistance technique et artistique du Musée des Cordeliers de Saint Jean d’Angely (France) et des archives du Conservatoire Citroën (Aulnay sous-bois, France).

Bruno Okokana
Légendes et crédits photo : 
Photo : lors de la première projection sur l’expédition d’Alexandre Iacovleff