Lutte anti braconnage : l’Afrique centrale multiplie les méthodes

Samedi, Avril 25, 2015 - 15:00

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de convergence pour la conservation et la gestion des écosystèmes forestiers  du Bassin du Congo, adopté en février 2005, des efforts encourageants ont été consentis par les pays de la sous-région.

Parmi ceux-ci on note, un important réseau d’aires protégées couvrant 37 millions d’hectares créé dont, 4,5 millions d’hectares de nouvelles zones de protection. La création du tri nationale de la Sangha et celle de Dja-Odzala  Mikembe, du Tridom, de l’initiative du Mayombe et de la future transfrontalière « Plateaux Batékés », illustre également l’engagement des pays de la sous-région à œuvrer ensemble pour la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers.

Cependant, ces efforts continus d’être sapés par les activités de braconnage de la faune, menée par des réseaux mafieux et criminels. D’où l’abattage en janvier dernier par exemple, de 25.000 éléphants, 237 rhinocéros ainsi que la saisie de 23.000 tonnes d’ivoires.

Pour faire face à ce fléau qui constitue une menace non seulement pour les écosystèmes mais également à la paix, la sécurité et les moyens de subsistance des communautés locales, les experts des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) se sont réunis, les 25 et 26 avril à Brazzaville.

L’objectif de leur rencontre annonçant celle des ministres de toute l’Afrique prévue le 27 avril prochain, est de valider des plans « d’action urgence de lutte anti braconnage», outil dont le but sera d’indiquer les activités que mènera la sous régional les cinq prochaines années.

« Les résultats attendus constitueront la contribution de la sous-région à la stratégie sous régionale pour la lutte contre l’exploitation illégale et le commerce illicite de la faune et de la flore sauvages d’Afrique », a indiqué » le ministre congolais de l’Economie forestière et du développement durable , Henri Djombo à l’ouverture des travaux.

Représentant le secrétaire général de la CEEAC, Honoré Tabouna a souligné qu’après l’adoption de ces plans par les ministres de la sous-région, ledit secrétariat jouera le rôle de coordination, en mobilisant l’expertise interne en matière de paix et sécurité, d’environnement, d’économie, de la justice des douanes et des finances.

Remerciant par ailleurs, tous les partenaires pour leur engagement au côté des Etats, la CEEAC compte à nouveau sur  leurs appuis techniques et financiers pour atteindre le but.

Des efforts consentis par le Congo

En vue de lutter contre la criminalité environnementale, la République du Congo a mis en œuvre depuis l’an 2000, une politique de gestion durable des écosystèmes forestiers, dont la conservation et la gestion durable de la faune représentent l’un des principaux axes stratégiques.

Au nombre des réalisations accomplies par ce pays, on note la création d’un réseau de 17 aires protégées, couvrant 40500.000 hectares environ ; l’élaboration des plans d’aménagement de trois parcs nationaux ; la mise en place des unités de surveillance et de lutte anti braconnage dans la cadre d’un partenariat entre l’administration et les sociétés forestières.

Rappelons que la rencontre des experts de la CEEAC est financée par l’Union européenne via son programme Ecosystème fragilisés d’Afrique centrale.

Lopelle Mboussa Gassia
Légendes et crédits photo : 
le présidium à l'ouverture de la réunion des experts