En visite d’État à Paris, le chef de l’État nigérian, Muhammadu Buhari, a été l’hôte de son homologue français, François Hollande, le 14 septembre et du Medef le 15 septembre.
Muhammadu Buhari a séjourné à Paris du 14 au 16 septembre. Il était accompagné d’une délégation forte de cinq ministres et d’hommes d’affaires.
Les deux chefs d’Etat ont fait le point sur la lutte contre le groupe islamiste Boko Haram qui sème la terreur dans la région du bassin du Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger et Tchad). Au vu de l’ampleur de la situation régionale, François Hollande a proposé à son homologue l’organisation d’un nouveau sommet de coordination pour lutter plus efficacement contre le groupe Boko Haram, qui a fait allégeance à l’organisation Etat Islamique.
« Nous proposons d'avoir encore une réunion dans ce cadre-là, pour que nous puissions renforcer encore notre appui et échanger encore davantage d'informations de renseignement et de moyens pour lutter contre Boko Haram », a déclaré le chef de l’Etat français.
Muhammadu Buhari a appelé ses partenaires à respecter leurs engagements. Puis, il a présenté ses inquiétudes: « « le principal problème dans la lutte conjointe contre l'organisation terroriste, « c'est de s'assurer du suivi de l'engagement de chacun des Etats impliqués dans la force multinationale. Nous devrions mobiliser jusqu'à 7 700 hommes. Mais il y a déjà des manquements: il nous faudra plus de moyens humains. […] Nous avons des besoins logistiques et de formation pour nos militaires […] il y a la question de la recherche de financement pour nous procurer du matériel. Plusieurs pays ont fait des promesses de financement. J'espère qu'elles seront effectivement tenues lorsque nous commencerons nos opérations».
Les échanges ont également porté sur le renforcement de la coopération culturelle (le français est la 1ère langue après l’anglais) ; sur la quête d’Abuja d’occuper une place prépondérante sur l’échiquier international en tant que puissance régionale et continentale ; ainsi que l’intention de ce géant d’Afrique d’intégrer le Conseil de sécurité des Nations unies.
Deux contrats ont été signés dans le secteur agricole entre le Nigeria et l’Agence française de développement (AFD).
Pour donner un nouveau souffle à l’économie du pays, Muhammadu Buhari était l’invité du Medef. Il a appelé les entreprises françaises à investir dans son pays. Outre la présence du groupe pétrolier Total et du cimentier Lafarge, de nouvelles grandes entreprises françaises envisagent de s'implanter au Nigéria. C’est le cas du groupe de distribution Carrefour et du constructeur automobile Peugeot.
Une délégation d'entrepreneurs français se rendra au Nigeria et au Bénin, du 4 au 8 octobre 2015.