Le voyage est calé depuis des mois, la volonté reste intacte, mais des incertitudes continuent de planer sur l’étape de Bangui.
La presse bruit de toutes sortes de spéculations ces dernières semaines à propos du voyage du pape en Afrique, à la fin du mois. Premier voyage du pontife argentin sur le continent, il comporte des étapes dont le symbolisme va « parler » à tous : chrétiens et non, Africains ou pas. A plusieurs reprises, le pape a fait part de sa volonté inchangée d’aller conforter les Africains sur la voie de la paix, de la réconciliation et de la fraternité.
C’est pourquoi les trois pays de ce périple, du 25 au 30 novembre, sont aussi les pays emblématiques d’une transition démocratique à consolider ou qui se cherche. Le Kenya sera la première étape, avec Nairobi la capitale, où le Souverain pontife visitera un bidonville. L’Ouganda suivra ensuite, avec ici une réalité faite toute de contrastes : pays de très ancienne présence catholique, il est peuplé par une majorité de protestants anglicans. L’Ouganda est aussi le pays du président Museveni (qui lança l’invitation au pape il y a deux ans), mais qui sort d’une longue guerre civile.
C’est aussi en Ouganda qu’est née l’une des rébellions les plus sanguinaires, tout en s’inspirant de la Bible : l’Armée de résistance du Seigneur, du catéchiste Joseph Kony aujourd’hui terré dans la forêt centrafricaine. Et c’est précisément ce pays, le seul des trois à être dans la sphère linguistique francophone, qui représente la vraie incertitude dans la tournée du pape. Il ne passe pas de jours qu’on y signale des violences et des morts, une situation dangereuse pour le pape et sa suite.
Le Vatican annonce pour le 19 novembre prochain une conférence de presse où il sera fait le point d’avancement de ce voyage pontifical. On y apprendra aussi sans doute la décision ultime du Saint-Siège sur l’étape de Centrafrique. A Bangui, le pape a prévu de s’adresser aux croyants chrétiens et musulmans, qui ont appris à œuvrer de conserve pour la paix en contraste visible avec les affrontements journaliers dans les quartiers populaires. En tout cas, après la Basilique Notre-Dame de Bangui d’où il a prévu de lancer le jubilé mondial de l’Année de Miséricorde, le pape a programmé une visite à la grande mosquée de la capitale centrafricaine. Tout est maintenu. Pour le moment. Mme Catherine Samba Panza, la présidente centrafricaine de transition a dit son espoir jeudi que le pape vienne malgré l’insécurité.