Italie : des djihadistes projetaient de tuer le pape !

Mardi, Décembre 1, 2015 - 18:00

Alors que Rome va accueillir une multitude de pèlerins catholiques pour le jubilé de la Miséricorde, le gouvernement n’entend négliger aucune mesure.

Les attentats du 13 novembre dernier à Paris ont été une raison supplémentaire pour l’Italie de rehausser son niveau général d’alerte face au terrorisme islamiste. Le pays a toujours été dans le viseur des djihadistes qui l’ont menacé à plusieurs reprises de lancer vers Rome des infiltrés parmi les centaines de clandestins débarquant à Lampedusa, en Sicile, et partant des côtes libyennes notamment. Le 11 juillet dernier, l’Etat islamique avait d’ailleurs revendiqué l’attaque contre le consulat d’Italie au Caire.

Les événements de ces derniers mois, notamment les horribles attaques de Paris menées par des personnes radicalisées, ont aussi sonné comme une alerte supplémentaire pour les pays voisins de la France. D’ailleurs, le caractère transfrontalier que revêtaient ces attentats qui ont fait 130 morts, ne permet pas de dormir sur ses deux oreilles. Car les victimes de Paris étaient aussi italiennes, et les enquêtes ont montré que certains des assaillants étaient partis ou résidaient en Belgique. Une raison parmi d’autres de se sentir concerné par un combat devenu, pour reprendre le mot du président français, « une guerre ».

Ainsi, l’Italie a annoncé mardi l'arrestation de quatre Kosovars, dont trois ont été incarcérés en Italie, dans le nord, et le dernier au Kosovo, pour apologie du terrorisme et incitation à la haine raciale. « Ils menaçaient le Saint Père Bergoglio, ils exaltaient les récents attentats de Paris et ils menaçaient l'ex-ambassadrice américaine au Kosovo. Des armes ont été trouvées dans les maisons perquisitionnées au Kosovo », a déclaré le préfet de police de la ville de Brescia, au nord de l’Italie, Carmine Esposito.

« Cette mécréante mérite la punition de la charia », avait écrit sur internet le groupe concernant l'ex-ambassadrice américaine, tandis que pour le pape François, ils disaient « celui-ci est le dernier », a précisé devant la presse le procureur de Brescia, Tommaso Buonanno dont le parquet a coordonné l'enquête. « Les délits imputés à ces personnes sont apologie du terrorisme et incitation à la haine raciale », a-t-il ajouté. La cellule « djihadiste œuvrait essentiellement en Italie et dans les Balkans et utilisait internet pour propager des messages de violence à travers l'apologie du terrorisme », a souligné pour sa part le ministre de l'Intérieur Angelino Alfano.

La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur a également annoncé une mesure visant à renforcer sa tolérance zéro envers les actions et propos islamistes à leur base. Angelino Alfano a indiqué l’intention du gouvernement de fermer les mosquées clandestines qui pullulent un peu partout en Italie, et sont susceptibles de se transformer en lieu de prêches de haine. « Nous avons en Italie quatre mosquées et plus de 800 lieux de culte musulmans. Nous allons fermer les lieux clandestins et irréguliers, non pas pour empêcher le culte mais pour que le culte soit pratiqué dans des lieux en règle », a-t-il déclaré.

Depuis longtemps, les Italiens attirent l’attention sur les mosquées de fortune – « les mosquées de garage » comme les appelle le mouvement xénophobe de la Ligue du Nord – qui s’installent n’importent où, même au mépris des règles de sécurité élémentaires. La communauté musulmane à son tour se plaint qu’il ne lui est pas délivré suffisamment de permis de construire ou d’acquérir des locaux décents pour les besoins spirituels de fidèles de plus en plus nombreux. La communauté islamique est en expansion à la faveur de l’arrivée de nouveaux citoyens et des naissances dans la diaspora. Rome, capitale de la catholicité, abrite la plus grande mosquée d’Italie.

Lucien Mpama
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