À NʼDjamena au Tchad, il a été confirmé que des camps dʼentraînement de lʼEtat islamique (EI) fonctionnent autour de Hun, à 200 km au sud de Syrte, et que des membres de Boko Haram – interceptés lors de leur retour – s’y entraînent. La confirmation est venue des vols de reconnaissance français.
Les services de renseignement français ont saisi des images montrant que Daesh « était partout ». Pour les responsables du Commandement des opérations spéciales (COS), il y a urgence de « savoir » ce qui se joue du côté des tribus, Touaregs et Toubous au sud de la Libye et des liens que tisse Daesh dans la région.
La situation reste fragile dans cette zone de contacts entre tribus arabes, touaregs, berbères et africaines, en raison de la paupérisation accélérée des populations depuis la fin de la rente pétrolière avec la chute de Mouammar Kadhafi, qui voulait faire de cette zone frontalière un sanctuaire pour tous les Touaregs de la région.
Cette zone est critique en raison de la proximité des champs pétroliers libyens du grand sud. Elle attise la convoitise de l'Algérie, du Niger et du Tchad. Avec des taux de chômage et de mortalité infantile record, les habitants, surtout les Touaregs, se sont tournés vers des trafics en tous genres pour leur subsistance.
Les dernières étapes politiques vers la fin de la transition en Centrafrique sʼinscrivent dans un contexte sécuritaire à haut risque, comme le montrent les tensions de ces derniers jours à Bangui. Après plusieurs reports, le référendum constitutionnel a eu lieu le13 décembre, ouvrant la voie à des élections couplées, présidentielle et législatives.
La Centrafrique sous ménace Jihadiste ?
La force française Sangaris et les Casques bleus de la Minusca ont prévu un déploiement renforcé à Bangui. En plus des tensions inter confessionnelles, la réapparition sur la scène intérieure de Noureddine Adam, le N°2 de lʼex-Seleka, proche de l'ex-président Michel Djotodia, ajoute des risques de déstabilisation.
Le patron du Front patriotique pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), qui compterait plus dʼun millier dʼhommes, nʼest pas revenu dans le pays avec un message de paix : basé dans le centre nord du pays, à Kaga Bandoro, Noureddine Adama appelé au rejet de tout scrutin et déclaré dans la foulée la partition du pays.
D’autres interrogations apparaissent. Elles portent sur des connexions entre l’ex-seleka et Boko Haram rebaptisée l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO), suite à son allégeance à l’organisation d’Al-Baghdadi en mars dernier qui semblent se confirmer. Certaines sources sécuritaires camerounaises font état d’un groupe d’environ 70 ex-seleka, qui aurait fait allégeance à l’EIAO pour y recevoir diverses formations, notamment en engins explosifs.