Afrique centrale : le FMI à la rescousse de la zone Cémac

Mardi, Janvier 5, 2016 - 11:15

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a entamé depuis lundi une mission de travail au Nigéria et Cameroun. A Yaoundé, la patronne du FMI entend rencontrer les ministres des Finances de la zone Cémac afin de faire face au défi économique auquel est confrontée la sous-région en raison de la chute du prix du pétrole.  

Selon un communiqué de l’institution financière, la directrice de la FMI rencontrera au cours de son séjour dans la capitale camerounaise, le président Paul Biya et les dirigeants du secteur privé du pays. Yaoundé est donc l’étape importante de la tournée africaine de Christine Lagarde, puisqu’un tête-à-tête avec les ministres des Finances des six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), le 8 janvier, permettra aux parties d’évaluer leur partenariat. « En tant qu'économie la plus importante et la plus diversifiée de la Cémac, le Cameroun est bien placé pour soutenir et renforcer l'élan de l'intégration», a déclaré Lagarde dans le même communiqué.

En effet, les pays membres de la Cémac font face à une situation socio-économique délicate en raison de la chute de l’or noir sur le marché mondial. Presque tous les chefs d’Etat de la sous-région ont, dans leur message de fin d’année à la nation, évoqué la difficile conjoncture liée à cette baisse du prix du baril du pétrole. Une situation ayant provoqué la baisse de la courbe du taux de croissance qui est de 2,4% en 2015 au lieu de 4,2% comme prévu, d’après un dernier rapport de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

A en croire le Comité de politique monétaire de la BEAC qui s’est réuni  en mi-décembre 2015, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad, sont tous confrontés cette année à un ralentissement de la croissance dû non seulement au prix du pétrole, mais également en raison des crises militaro-politiques et le terrorisme. Face à ce choc financier, « l’assainissement budgétaire doit être une priorité », a proposé le FMI. L’institution financière basée à Washington encourage, à cet effet, les autorités nationales à accroître les recettes fiscales, à contenir les dépenses courantes et à hiérarchiser les investissements publics de manière à réduire les déficits budgétaires. Le FMI a proposé enfin la mise en place d’un mécanisme de prêteur en dernier ressort logé à la BEAC afin de soutenir les institutions en difficulté et renforcer la stabilité du système financier de cette partie de l’Afrique.

Au Nigeria, où elle est arrivée depuis lundi, Christine Lagarde a promis accroitre les relations économiques avec la première puissance économique du continent. « Je suis impatiente aux réunions productives avec le président Muhammadu Buhari et avec ses collègues, car ils font face à des défis économiques importants, surtout l'importance des faibles prix du pétrole. Cependant, le Nigeria travaille dur pour améliorer son environnement des affaires, promouvoir des opportunités de croissance dans le secteur privé et renforcer la cohésion sociale, tous domaines où le gouvernement a un rôle important à jouer », a-t-elle déclaré. Rappelons que cette mission en Afrique de la patronne du FMI s’achève le 9 janvier prochain.

Fiacre Kombo
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